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Face à la flambée des prix des carburants, Christine n'a pas le choix: cette infirmière à domicile refuse certains patients

La hausse des prix des carburants est un coup dur pour les travailleurs qui doivent utiliser leur voiture au quotidien pour le travail ou pour se rendre au travail. C'est le cas d'une infirmière à domicile dans la région de Charleroi. Elle s'adapte et refuse par exemple les patients qui vivent trop loin de chez elle.

Christine est infirmière depuis 30 ans. Les journées de cette habitante de Roux, dans le Hainaut, se passent rarement comme prévu. A 10h30 ce jeudi matin, elle doit faire demi-tour. "Un déplacement pour rien, c’est déjà le deuxième aujourd’hui. Mais ce sont des soins qui doivent être prestés, donc cela demandera deux déplacements à faire un peu plus tard dans la journée. Financièrement, ce sont des dépenses inutiles mais imposées par le travail", témoigne cette infirmière indépendante à domicile.

400 euros par mois pour les déplacements 

Avec 500 kilomètres par semaine, ces déplacements professionnels lui coûtent aujourd’hui 400 euros par mois, même en hybride. "Malheureusement la manière de travailler avec des arrêts et des reprises incessants ne permet pas une utilisation électrique en continu. On commence à calculer les déplacements qu’on doit faire. Certains soins, j’aurai tendance à les refuser parce que le déplacement est trop long", avoue Christine.

Si le litre d'essence monte à 3 euros, on va travailler à perte dans certains cas

L’infirmière à domicile a 35 à 50 visites par jour. "On va retirer le pansement", explique Christine à un patient. Pour cette toilette, elle touche 69 euros brut pour deux passages. C’est 4,95 euros pour une injection. "Et on doit payer les kilomètres, l’assurance de la voiture. Et quand on parle d’une injection, évidemment il y a la seringue, l’aiguille, le tampon d’alcool", énumère-t-elle.

"J’entendais hier qu’on nous parlait d’un prix du litre d’essence qui pourrait monter à 3 euros, on va alors travailler à perte dans certains cas", craint Christine. "Il n’y a pas de vraie solution. C’est déjà difficile de s’en sortir en voiture, je m’imagine mal partir à vélo", confie-t-elle.

Son mari est kinésithérapeute. La charge carburants est double pour le foyer.

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