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Forte hausse des tarifs des maisons de repos: 1 personne âgée sur 2 n'aurait pas les moyens de payer le séjour

Une personne âgée sur deux n'aurait pas les moyens de payer un séjour en maison de repos. Solidaris démontre que c'est la flambée des prix durant ces dernières années qui serait la cause ainsi que la présence de sociétés privées. Reportage de Nicolas Lowyck et Nathan Gerlache.

Ria s’estime chanceuse. À 79 ans, cette Bruxelloise vit toujours chez elle, mais elle sait qu’un jour tout pourrait changer. Et pour elle, la maison de repos n’est pas une option.

"J’ai déjà été voir et franchement, ce qu’on m’offre dans mon budget… Franchement, j’ai vraiment pas envie d’y aller", confie-t-elle.

Aujourd’hui, en moyenne, le coût d’un hébergement en maison de repos est 200 euros plus cher que le revenu d’une personne pensionnée. Et même si les pensions augmentent au fur et à mesure, elles peinent à suivre la facture qui, elle, flambe.

"On sait que le taux de risque de pauvreté des plus de 75 ans est de l’ordre de 22% par rapport à une moyenne de 15%", indique Jean-Marc Laasman, directeur du service d’études de Solidaris. "Et ça s’explique en partie par le niveau relativement faible des pensions dans notre pays, de la pension légale par rapport aux pays voisins", ajoute-t-il.

D’autant plus que la demande ne cesse de croître. Un papy-boom qui est une aubaine pour les investisseurs du secteur privé. "Je pense qu’il y a un enjeu qui est différent. Dans le privé, l’enjeu financier reste prioritaire. Dans le public, nous avons un objectif de réponse aux besoins de la population", affirme Olivier Plusquin, directeur de la résidence des Eglantines.

Nos journalistes se sont rendus dans une résidence subventionnée par le CPAS de Bruxelles, dont la plupart des occupants n’auraient tout simplement pas pu se payer un établissement traditionnel. "Je n’ai qu’une petite pension de veuve", explique une résidente. "Il y a beaucoup de personnes ici qui ont besoin d’aide. Ce sont des gens qui sont handicapés. Ils ne savent plus rester chez eux", témoigne une autre. Dans ce secteur, Solidaris veut aussi limiter les écarts entre les régions.

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