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Handicap: un statut pour des "assistants sexuels"

La question de la vie sexuelle et affective des handicapés est au cœur des débats. A ce sujet, une proposition de résolution vient d'être déposée par deux députés, un fédéral et un wallon. Un des objectifs est la reconnaissance "d'assistants sexuels" que défend l'association "Pas de bras, pas de chocolat".

Le débat sur la vie sexuelle et affective des handicapés s'inscrit dans le cadre d'une Convention des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées, ratifiée par la Belgique en 2009. "Aujourd'hui, il s'agit d'un sujet très sensible qui vise les personnes handicapées tant physiques que mentales. On pense que la personne handicapée est asexuée: mais non!", explique Franco Seminara (PS), député fédéral et wallon.

 

Plus de formations

Plusieurs demandes ont été faites. Parmi celles-ci, il y a le développement de formations ainsi que l'obligation de prendre en compte ce débat dans les projets des différentes institutions qui s'occupent des personnes handicapées en Wallonie. La création d'un comité de référence et d'un centre de ressources pour les professionnels sont au coeur des discussions.



"Des féministes m'ont traité de proxénète mais ça n'a rien à voir"


L'association "Pas de bras, pas de chocolat" souhaite avancer dans le débat et donner un statut à des "assistants sexuels". Cette mesure est déjà effective aux Pays Bas, en l'Allemagne et en Suisse. "Des féministes m'ont traité de proxénète mais ça n'a rien à voir. Quand une personne est handicapée à 80 %, l'acte sexuel doit être posé par une personne extérieure, et ça ne peut pas être la famille. Ces assistants sont des personnes formées, volontaires, qui exercent une autre profession", souligne François Marien, président de l'asbl. Ce métier nécessite un encadrement. En droit belge, le problème juridique à régler touche à la notion de proxénète. L'intermédiaire qui établit le contact avec la personne handicapée peut, en effet, tomber sous le coup des articles du code pénal qui punissent le proxénétisme.

Pas encore de proposition de loi

Selon une information du quotidien La Libre, une proposition de loi relative au statut des "assistants sexuels" n'est pas encore d'actualité. Cependant, Franco Seminara, auteur du premier texte fédéral sur la vie affective et sexuelle des handicapés, est content de l'avancée du débat politique, à ce sujet. Pour rappel, la proposition de résolution avait été déposée au Sénat en février 2010. La résolution a été discutée en commission des Affaires sociales et toutes les formations politiques ont dit ok, explique Franco Seminara. L'Awiph (Agence wallonne pour l'intégration des personnes handicapées) a également abordé le sujet lors d'un de ses colloques.

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