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L'industrie technologique peine à recruter: Infrabel lance sa propre académie pour former ses futurs collaborateurs

En Wallonie, un tiers des métiers en pénurie relève de l’industrie technologique. De moins en moins de jeunes sont attirés par ces filières technique, or l'industrie en a grand besoin.

Dans l'industrie wallonne, entre 4.000 et 5.000 postes à pourvoir seront à pourvoir cette année. Or, dans l'industrie technologique, les candidats se font rares. En effet, la demande d’emplois continue à être plus importante que l’offre, malgré les efforts des écoles techniques et professionnelles pour attirer des étudiants. 

Du technicien à l’ingénieur, les sociétés ont du mal à trouver du personnel qualifié. On ne compte pas suffisamment de candidats qui sortent des, du Forem, ou des 25 centres de compétence présents en Wallonie. 

Une situation particulièrement compliquée pour le gestionnaire de rail Infrabel qui devra, au cours des dix années à venir, remplacer entre 600 et 800 collaborateurs. 


"On a énormément de mal à recruter"

"On a énormément de mal à recruter dans les profils techniques parce que les filières ne fournissent pas assez par rapport aux demandes", constate Christophe Rubens, responsable de la maintenance ferroviaire à Bruxelles, joint par Bernard Lobet. 

Pour pallier cette pénurie, le gestionnaire du rail a décidé de créer son propre centre de formation aux multiples métiers du rail. Ainsi, plus de 500 formations différentes seront dispensées. En quelques mois, le personnel sera formé aux besoins et compétences d’Infrabel.

La future Infrabel Académie accueillera aussi bien ceux qui ont quitté l'école à 16 ans que des ingénieurs diplômés. Le bâtiment devrait être achevé d’ici fin 2020 près de la gare de l’Ouest à Molenbeek. Cette formation représente un investissement de 20 millions d’euros.


Les centres de compétences utilisés pour recruter

"Les métiers ferroviaires ont toujours cette petite couche spécifique qui fait qu'il faut donner un complément d'information quelque soit le niveau de sortie des études. On regroupe tout et on en fait quelque chose qui peut se voir et qui peut aussi être une vitrine de nos métiers dont nous sont fiers", précise Christophe Rubens. 

Cette initiative est cependant exceptionnelle en Wallonie. Jusqu'alors, les moyennes et grandes entreprises ont recours aux centres de compétences afin de recruter des candidats qui correspondent à leurs besoins. "La plupart se dit 'On ne va pas en plus créer en interne notre propre centre de formation. Par contre, les entreprises investissent beaucoup pour la formation d'insertion. (...) Mais il n'y a pas parmi les grandes entreprises en Wallonie, une volonté d'aller dans cette voie là puisque le système est organisé aujourd'hui via les centres de compétences notamment", indique Thierry Castagne, directeur général d’Agoria Wallonie, la fédération de l’industrie technologique. 


"Nous soutenons les stages et la formation d'alternances"

Quant aux écoles techniques et professionnelles, elles doivent encore renforcer leurs liens avec les entreprises. Un credo que suit à la lettre l'Institut Don Bosco, une école bruxelloise qui forme à plusieurs métiers techniques. "Amener à l’emploi sans lien avec l’entreprise, ça me paraît très compliqué. On travaille beaucoup à l’école les visites d’entreprise. On les met quasiment tous en stage", souligne Bernadette Devillé, directrice de l'Institut.

Dès leur sortie de l'école, les étudiants obtiennent bien souvent un contrat. 

"Nous encourageons et nous soutenons les stages et la formation d'alternances. Il faut que le maximum se fasse dans les entreprises pour assurer la transition professionnelle entre l'école et l'entreprise", confirme Thierry Castagne, directeur général d’Agoria Wallonie au micro de Bernard Lobet. 

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