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Inondations: les secours auraient-ils pu agir plus vite? La protection civile a justement été réformée en 2017

Les inondations en Belgique ont tué plusieurs dizaines de personnes et provoqué des dégâts impressionnants. Face à l'ampleur de la catastrophe, une question se pose: les secours auraient-ils pu être plus efficaces? Agir plus vite et évacuer plus rapidement les victimes? Des voix s'élèvent pour critiquer le manque de personnel au sein de la protection civile… Un service réformé et réduit par le ministre Jan Jambon en 2017.

On les voit porter secours dans des conditions extrêmes: des inondations, des accidents chimiques, nucléaires, dans des affaires criminelles… Le personnel de la protection civile vient en renfort avec des moyens lourds et spécialisés. "C'est du matériel hyper-spécialisé. Très coûteux, très lourd. Que tous les services ne peuvent pas posséder parce que généralement on les utilise dans les cas extrêmes. Et c'est pour ça que la protection civile est là", explique Nicolas Tuts, chef des unités francophones de la protection civile.

Qu'est-ce qu'on aurait fait si les inondations s'étaient passées à Tournai, ou à Mouscron?

Mais en 2017, le ministre de l’Intérieur à l’époque, Jan Jambon, décide de réduire le champs d’action du service de secours fédéral pour des raison économiques. "Une limitation, c'est celle du budget", expliquait-il à l'époque.

Résultat: quatre des six casernes sur le territoire sont sacrifiées. Deux sont supprimées en Flandre et deux en Wallonie. 30% du personnel est supprimé.

Crisnée, près de Liège, est désormais la seule en activité dans le sud du pays. La réforme continue de faire grincer des dents et le personnel dénonce une perte de temps considérable. "Je suis vraiment très en colère. Parce que cette décision a été une totale ineptie. Qu'est-ce qu'on aurait fait si les inondations s'étaient passées à Tournai, ou à Mouscron? On avait toute la distance à parcourir et donc là on aurait dû établir notre camp de base à proximité des inondations", réagit Joelle Brouillard, déléguée de la Centrale générale des services publics (CGSP-FGTB).

Pour ce qui concerne l'évaluation, nous le ferons le moment venu

Jan Jambon est aujourd'hui ministre-président de la région flamand. Il a été interrogé vendredi soir sur cette réforme lors de la conférence de presse commune avec Alexander De Croo, Elio Di Rupo et Annelies Verdlinden. Jan Jambon est resté en recul tandis que son homologue francophone a botté en touche. "Ne parlons pas du passé. Pour ce qui concerne l'évaluation, nous le ferons le moment venu", a répondu Elio Di Rupo, ministre-président wallon.

Avec ou sans la réforme, la gravité des inondations a de toute façon rendu le travail des secours difficile, reconnait le responsale francophone de la protection civile. Les autorités politiques promettent d’analyser la situation du service de secours fédéral.

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