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Inondations meurtrières cet été: "La Wallonie a montré des faiblesses" selon la ministre Céline Tellier

"La Wallonie a montré des faiblesses dans sa capacité à gérer et à encaisser les difficultés d'une crise sans précédent", a reconnu la ministre wallonne de l'Environnement, Céline Tellier (Ecolo). Elle a été auditionnée ce vendredi matin devant la commission d'enquête parlementaire consacrée aux inondations meurtrières qui ont touché la Wallonie en juillet dernier. "Nous devons en tirer les leçons et développer dans la société et dans les administrations une culture du risque qui ne soit pas tétanisante, mais qui nous pousse à construire un avenir où nous pourrons davantage nous protéger et réagir face aux vulnérabilités environnementales auxquelles nous sommes et nous serons encore longtemps exposés", a-t-elle ajouté.

D'autres ministres interrogés

Après Philippe Henry la semaine dernière, la commission d'enquête parlementaire a poursuivi comme prévu, cette semaine, l'audition des ministres du gouvernement Di Rupo. Outre Céline Tellier, le ministre wallon de l'Economie et de l'Aménagement du territoire, Willy Borsus, a également été entendu dans l'après-midi. À l'aune de cette "catastrophe sans précédent", la prévention du risque d'inondations doit être intégrée dans les décisions des autorités, qu'elles soient régionales ou locales, a-t-il notamment estimé. "Je souhaite procéder, dès cette année, à l'actualisation de la révision du schéma de développement du territoire. Parmi les mesures que je propose de mettre en oeuvre dans ce cadre, je souhaite renforcer les mesures d'aménagement préventives qui permettent de lutter contre les inondations à travers une politique aboutie d'aménagement du territoire" , a détaillé Willy Borsus.

Ni les personnes, ni les structures n'étaient préparées à une catastrophe d'une telle ampleur

"Cet été, nous devions d'abord réparer ce qui pouvait l'être, ou atténuer les dommages dans un contexte où ni les personnes, ni les structures n'étaient préparées à une catastrophe d'une telle ampleur. Nous avons fait face avec volonté, énergie et pragmatisme, sans doute imparfaitement, et en nous adaptant à chaque instant à la situation, en essayant de prioriser au mieux nos interventions", a pour sa part expliqué la ministre régionale de l'Environnement.

Elle a souligné la "bonne réactivité" du secteur des déchets, de l'eau ou encore de l'administration régionale. Néanmoins, des "faiblesses" sont apparues lorsque la capacité d'adaptation des acteurs de terrain a été mise à l'épreuve. "Il n'a par exemple pas toujours été simple de déterminer la responsabilité de la prise en charge des déchets issus des inondations. Je pense donc qu'il serait opportun d'anticiper les situations de crise dans la législation, pour chercher des gains d'efficacité et une coordination claire lorsque les événements malheureux surviennent", a estimé Céline Tellier.  "Une autre piste est de revoir et d'adapter les plans d'urgence de chacune des intercommunales, sur base des enseignements tirés des inondations, en ayant notamment à disposition des sites de stockage temporaire potentiels à mobiliser. Je prends ici en exemple le secteur des déchets mais ma remarque est plus globale: il serait pertinent de vérifier que chaque acteur public dispose d'une cellule de crise et d'un dispositif d'urgence qui puisse être activé rapidement", a-t-elle poursuivi.

Pour la ministre, cette crise "nous offre des opportunités de simplification ou d'agilité supplémentaire", notamment en matière de gestion des cours d'eau pour lesquels une "stratégie commune" devrait être développée. "Il me semble également important de travailler à une meilleure prévision des crues sur l'ensemble des cours d'eau en Région wallonne en intégrant l'ensemble des données existantes", a encore indiqué Céline Tellier, en confirmant par ailleurs que l'administration et la SWDE travaillent à l'adoption de mesures transitoires de gestion du barrage d'Eupen en vue de l'hiver 2022-2023. "Je suis bien sûr favorable à ce dialogue et à une gestion agile des infrastructures. Il s'agira de garantir en tout temps la sécurité d'approvisionnement en eau potable, même en période de sécheresses - et nous savons qu'elles se multiplient - tout en augmentant la sécurité dans les gestions de crues", a-t-elle dit. "Des désastres que l'on prévoyait à long terme arrivent malheureusement bien plus tôt que prévu. Il convient donc de nous adapter pour prévenir, autant que faire se peut, les risques futurs, en construisant une culture commune d'adaptation à nos vulnérabilités environnementales", a conclu la ministre.

Vendredi prochain, la commission d'enquête parlementaire poursuivra ses travaux avec l'audition du ministre-président wallon, Elio Di Rupo.

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