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4.000 participants au JEUDI CLIMAT à Louvain-la-Neuve malgré les vacances: "Les experts prouvent qu'on ne crie pas que des utopies"

Après Bruxelles et Anvers, les marcheurs pour le climat se sont donné rendez-vous dans les rues de Louvain-la-Neuve ce jeudi. Ils ont commencé à se rassembler sur la place de l'Université, constate notre équipe sur place. La marche a débuté à 11 heures.

Peu avant midi, les chiffres de participation sont tombés. Selon Adelaïde Charlier, porte-drapeau du mouvement Youth For Climate, il y a 4.500 personnes. D'après la police, le nombre de participants est de 3.900.

La manifestation a pris fin aux alentours de 12h30. Revivez ci-dessous les moments forts de cette mobilisation.


©RTL INFO - Sébastien Prophète

Qui oserait nous renvoyer sur les bancs de l'école?

La porte-parole francophone de Youth for Climate, Adélaïde Charlier, a pris la parole à la fin de la marche pour le climat organisée jeudi à Louvain-la-Neuve, en rappelant que la Commission européenne vient d'épingler la Belgique, qui ratera ses objectifs pour 2020 et 2030 si de nouvelles mesures ne sont pas prises en matière de réductions des émissions de CO2 et d'énergie renouvelable. Elle a proposé de renvoyer les politiciens sur les bancs scolaires, en précisant que les jeunes, eux, continueraient à se mobiliser. D'après les organisateurs, plus de 4.000 personnes ont participé à la marche.

"Même pendant les jours de congé, nous sommes présents. Et quand nous, nous avons un mauvais bulletin, on nous met à la remédiation. Qui oserait nous renvoyer sur les bancs de l'école, alors qu'ils n'ont pas atteint les objectifs qui avaient été fixés? Il y a une proposition de taxe sur les billets d'avion: ce n'est pas suffisant, on doit faire bien plus que cela! Renvoyons les politiciens à leurs bancs scolaires, et continuons à nous mobiliser", a indiqué Adélaïde Charlier sur la place de l'Université, applaudie par les participants à cette neuvième mobilisation.

A Louvain-la-Neuve, les jeunes ont pu compter sur le soutien de scientifiques et de membres du personnel de l'UCLouvain, dont le professeur de climatologie Jean-Pascal van Ypersele, ex-vice-président du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Celui-ci brandissait d'ailleurs une pancarte indiquant "Vous ne pourrez pas ignorer les messages des jeunes comme vous avez ignoré les rapports du GIEC".

Selon Jean-Pascal van Ypersele, les décideurs politiques et économiques n'ont pas tenu compte des messages contenus dans les rapports du GIEC, alors que c'est l'habitabilité même de la planète qui est en jeu. "Ce mouvement des jeunes est très vivifiant, et ils le portent aujourd'hui dans plus de 500 villes, dans plus de 40 pays. C'est très encourageant et j'espère qu'ils vont faire bouger les choses: c'est plus difficile d'ignorer ce que dit un jeune qui vous regarde dans les yeux en s'interrogeant sur le futur, que de ranger un rapport du GIEC dans un tiroir", expliquait-il jeudi à Louvain-la-Neuve.


"Ecoutez la science, pas vos propres intérêts"

Le climatologue Jean-Pascal van Ypersele est sur place. "Vous ne pourrez pas ignorer les messages des jeunes comme vous avez ignoré les rapports du GIEC", peut-on lire sur la pancarte qu'il affiche. 

 > VOIR L'INTERVIEW DANS SON INTÉGRALITÉ

Les scientifiques de l'Université catholique de Louvain (UCLouvain) ont aussi publiquement marqué leur soutien à la marche, et ont rejoint les jeunes dans la rue. 


"Une des premières fois qu'on se mobiliser dans la rue depuis plus d'une décennie"

Olivier Malay, président du corps scientifique de l'UCLouvain, explique: "On a appris il y a 4 jours que la marche avait lieu à Louvain-la-Neuve donc on n'a pas tardé par rapport à cette marche-ci. Après c'est vrai que le monde scientifique est lent à se mettre en branle et donc on aurait pu embrayer sur le mouvement des jeunes un peu plus tôt. Et donc ça fait plaisir à voir une mobilisation pareille chez les scientifiques. C'est une des premières fois qu'on se mobilise dans la rue depuis plus d'une décennie."

Pour le président du corps scientifique, le problème n'est pas que les élèves sèchent les cours... mais bien la raison pour laquelle ils le font: "D'une part le monde scientifique alerte par rapport à l'urgence climatique depuis des décennies et les politiciens font la sourde oreille. Et aujourd'hui les jeunes vont dans la rue avec un message fort et donc on ne peut qu'appuyer ce message. Alors certains les critiquent en disant qu'ils feraient mieux d'aller aux cours. Nous on pense que le problème n'est pas tellement qu'ils sèchent les cours mais qu'ils ont raison de les sécher et que leur message n'est pas entendu. Ce qu'ils disent a été appuyé par de nombreuses recherches scientifiques et est solidement fondé même s'ils le disent avec leurs mots, avec les mots de la jeunesse. Ce sont des phrases qui ont été émises par des scientifiques bien avant et qu'il faudrait entendre parce qu'elles ont une solide assises sur des données et des bases scientifiques."

Les scientifiques seront à nouveau dans la rue pour la grève du 15 mars, a-t-il assuré. "Nous défilerons à nouveau dans les rues le 15 mars et dans les cours nous réserverons des moments pour susciter des débats sur la transition écologique et la question du climat afin de sensibiliser les étudiants."


"Pas une utopie"

Les experts prouvent ici que les jeunes crient des faits et pas une utopie, explique Adelaïde Charlier, porte-drapeau du mouvement Youth For Climate: "Je pense que c'est super important d'avoir le soutien des experts. Ça montre que notre message est sérieux et que ce que nous sommes en train de crier dans les rues c'est juste crier ce que les experts disent et donc ce n'est pas notre utopie ou juste notre imagination. Ce sont vraiment des faits que nous sommes en train de crier tous les jeudis dans les rues et donc avoir leur soutien c'est vraiment prouver que c'est sérieux. Ils sont plus de 2.000 professeurs de la fac de sciences à venir normalement", a-t-elle expliqué au micro RTL INFO.


©RTL INFO - Sébastien Prophète 

©RTL INFO - Sébastien Prophète 


3000 personnes attendues

Les organisateurs espèrent mobiliser au moins 3.000 personnes dans la cité universitaire du Brabant wallon, l'événement devant attirer à la fois des élèves de l'enseignement secondaire et des étudiants de l'enseignement supérieur. Mais le nombre de personnes à Louvain-la-Neuve, ce n'est pas le plus important aujourd'hui, estime Adélaïde Charlier: "On n'est pas à Bruxelles où plein de lignes peuvent arriver en même temps et je pense que ça a compliqué les choses. J'ai entendu qu'il y avait énormément de personnes qui ont été bloquées à Ottignies parce qu'ils ont été bloqués dans le train. Donc on va les attendre. Et puis aujourd'hui, le chiffre à Louvain-la-Neuve ce n'est pas le plus important. Il faut regarder les chiffres au niveau belge et surtout demain soir au niveau mondial. C'est le plus important."


Une marche jusqu'à 12h30

Le parcours de la marche a été déterminé en collaboration avec la police locale. En partant de la place de l'Université, il passera par les principales places de Louvain-la-Neuve (Place des Wallons, Grand-Place, place Rabelais, place des Doyens...) et la manifestation devrait durer, en fonction du nombre de participants qui se mobiliseront dans les rues de la cité universitaire, jusqu'aux environs de 12h30.

Assemblée générale

La marche sera suivie d'une assemblée générale sur la place des Sciences. Youth for Climate a battu le rappel auprès des étudiants de secondaire, et Students for Climate auprès des étudiants de l'enseignement supérieur. Quant au personnel scientifique de l'UCLouvain, il considère que former des citoyens critiques et capables de remise en question fait partie des rôles de l'université et de l'enseignement en général, et que la participation aux marches ainsi qu'aux débats sur des enjeux majeurs contribue à cet objectif.

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