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Marche pour le climat: les jeunes sont-ils instrumentalisés?

En marge du mouvement, certains pensent que les jeunes qui se mobilisent pour le climat sont instrumentalisés. Par des lobbys ou des partis politiques. Une de nos équipes s'est immiscée dans la manifestation bruxelloise pour tenter de répondre à cette question. L'enquête d'Arnaud Gabriel et Elizabeth Wouters.

Depuis presque deux mois, chaque semaine, ils sont des milliers d’adolescents dans les rues de la capitale. Leur objectif: se faire entendre et demander de l’aide pour le climat. Alors, ces mêmes jeunes sont-ils, sans le savoir, instrumentalisés ? "Je ne suis pas du tout politique. Je n'y connais rien. Je viens me battre pour mes droits. Pour montrer qu'il faut que ça change", témoigne un premier jeune rencontré par notre équipe. Pourtant, dès la sortie de la gare, un homme distribue des tracts. "Je veux juste dire aux jeunes qu’il n’y pas de solutions dans le capitalisme", dit-il à notre microEn quelques minutes, 2.000 adolescents reçoivent ce papier.


Pancartes, autocollants et drapeaux aux couleurs pas si innocentes

Dans le cortège, des drapeaux retiennent l’attention. Ce sont ceux des jeunes du PTB, le parti du travail de Belgique. Autour de notre équipe, des centaines d’adolescents portent fièrement un autocollant du parti. Sans le savoir, le parti est partout y compris sur une pancarte, en vert pour l’occasion. 

Avec une phrase connue de Greta Thunberg: "Red is the new green" ('Rouge est le nouveau 'vert'). Comme beaucoup, une jeune néerlandophone dans le cortège l’a reçue: "Je suis ici pour le climat et uniquement pour cela. Je ne vais pas voter par exemple pour ce parti."


Pas de lobby derrière Greta Thunberg

Les organisateurs en sont conscients. Leur pouvoir de rassembler les jeunes attire les partis politiques et intéresse les lobbys. "Différentes organisations essaient de nous récupérer mais nous ne recevons pas d’argent." 

De son côté, la jeune Greta Thunberg est une véritable rock star. Contrairement aux rumeurs, derrière cette jeune adolescente de 16 ans, aucun parti, aucun organisme, aucune société. L’engagement serait personnel. Juliette Boulet, porte-parole de Greenpeace Belgique, explique: "C'est une jeune adolescente de 16 ans qui a décidé de manifester toute seule devant le gouvernement suédois car elle n'a pas le droit de vote. Derrière elle, il n'y a personne. Il n'y a pas de lobby. Il y a juste ses parents. Elle est encore mineure. Ils l'aident à structurer ses voyages, à écrire ses discours éventuellement".

Ici les jeunes sont conscients d’une chose, ils sont parfois instrumentalisés. Ils le savent. Mais ce n’est pas très important. Pour eux, le principal, c’est que le message passe et que la situation bouge.

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