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La menace était claire : sans renfort immédiat du personnel au tribunal de la jeunesse de Bruxelles, tous les mineurs délinquants ne seraient plus mis en détention, mais relâchés. Les juges le confirment depuis ce matin, certains jeunes ne sont plus reçus : "Ce matin, j'ai eu connaissance qu'un jeune est arrivé en détenu mais la juge qui devait le recevoir a dit qu'elle ne pouvait pas le recevoir en plus de tout le reste, donc, il n'a pas été reçu et a été libéré", affirme Michèle Meganck, juge au tribunal de la jeunesse de Bruxelles.
Les juges ne se laissent pas faire et font pression sur le ministre
Ils ne sont plus assez pour traiter tous les dossiers. Les juges de la jeunesse et les greffiers sont en sous effectifs. Mardi dernier un courrier avait été adressé au ministre de la Justice Koen Geens. Mais il est resté sans réponse. "Qu'ils aient volé un gsm sur une table de restaurant ou qu'ils soient soupçonnés d'un meurtre, on ne reçoit pas les détenus, c'est la décision que nous avons annoncée".
Les greffiers sont surchargés de travail, confrontés aux absents de longue durée
Les greffiers, eux, sont à bout de souffle. "Nous sommes dix greffiers à l'heure actuelle pour quatorze juges et nous n'arrivons plus à suivre au niveau du travail", dit Florence, greffière depuis 16 ans au tribunal de la jeunesse. Cette professionnelle de la justice dénonce un manque de personnel depuis des années déjà. "On se dit que l'on va pouvoir tenir, mais là, on a des absents... et ce n'est même plus des absences, en fait, il n'y a plus personne du tout et cela dure depuis des mois".
Koen Geens ne fait aucune déclaration
Le ministre de la Justice Koen Geens a refusé notre demande d'interview. Jeudi, devant la Chambre, il affirmait que 55 recrutements étaient en cours. De leur côté, les juges de la jeunesse comptent bien relâcher les mineurs délinquant déférés en urgence, jusqu'à ce que leurs effectifs soient renforcés.