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Jürgen Conings: le parcours de l'ancien militaire peut-il inspirer?

Dès dimanche soir, jour de la découverte du corps, des proches et des "sympathisants" de Jürgen Conings se sont réunis. Certains considèraient même que le militaire a eu un comportement "héroïque". Alors, y a-t-il un risque de contagion ? Son parcours pourrait-il inspirer d'autres extrémistes ?

Un groupe d'une centaine de personnes s'est réuni hier soir, jour de la découverte du corps de Jürgen Conings, à Dilsen-Stokkem. Sa famille et des sympathisants ont marché en mémoire de Jürgen Conings. Sur une pancarte, il est écrit: "Né en héros et mort en héros". David Vanroelen, sympathisant, expliquait hier soir: "Le but est d'aller là-bas et de rester quelques minutes en silence pour que le gouvernement voit qu'il y a des gens qui soutiennent Jürgen et pas le gouvernement."

Ils se sont rassemblés autour de sa maison et ont applaudi les membres de sa famille. Michaël Dantinne, criminologue à l'université de Liège: "L'antisystème dans tous les pays européens augmente avec des expressions violentes que la pandémie et les mesures qui l'ont accompagnée en termes de confinement a renforcé cette défiance. Même défiance qui alimente en partie toutes les théories complotistes."

On doit donner de l'importance à l'approche psychologique

Un constat que partage en partie le procureur fédéral, Frédéric Van Leeuw qui était présent sur le plateau du RTL INFO 19h: "Ca nous a sensibilisés au risque de radicalisation de certaines idées extrêmes, bombardées des fois sur le réseaux sociaux ou autres. Certains pensent pouvoir allumer des incendies et les maitriser. Mais un moment, ces incendies échappent et ravagent notre société. Nous avons toute une série de personnes fragilisées, surtout après cette période corona. La justice ne sait pas tout résoudre. On doit donner de l'importance à l'approche psychologique de toute une série de personnes qui sont en détresse. C'aurait pu se passer aussi avec monsieur Conings."

"Je trouve qu'un virologue doit être politiquement neutre et faire son job"

Retour à Dilsen-Stokkem hier soir. Sur une place, un membre actif d'un groupe de soutien est interrogé. Il s'appelle Gregory van Hoorenbeeck et est membre du groupe Télégramme "Prêt pour Jürgen". Il est interrogé sur le vol d'armes du militaire décédé: "Je n'en ai aucune idée. Il a peut-être voulu montrer que c'était facile et que le système était corrompu", lâche-t-il. Quant aux menaces proférées envers Marc Van Ranst, le virologue,
"Mon avis personnel est le même. Quand Van Ranst fait de telle sortie, il ne faut pas être étonné de tout cela. Je trouve qu'un virologue doit être politiquement neutre et faire son job. Ce n'est pas ce que Marc Van Ranst fait", ajoute-t-il.

Alors pour cette minorité présente pour soutenir Jürgen Conings, peut-il devenir un héros? Michaël Dantinne, criminologue, exprime son avis: "Pour en faire un héros, il faut vraiment avoir incarné quelque chose. Qu'est-ce que cet homme a fait ? Il a dérobé des armes, il a marqué son intention. Il n'y a pas eu de commencement d'acte. Il a une fin qui ne regarde que lui et qui est dramatique pour sa famille, mais il n'incarne presque rien par ce qu'il a fait. En faire un héros, ce sera à mon avis très compliqué."

La police a l'intention de suivre les personnes qui ont officiellement en public ou sur internet démontré leur soutien à quelqu'un qui a affiché des intentions terroristes.

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