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L’agressivité au volant en hausse: plus d’un francophone sur 10 est déjà descendu de sa voiture cette année pour en découdre

11% des Wallons et 13% des Bruxellois sont déjà descendus de leur voiture cette année, pour en découdre avec un autre automobiliste. L'agressivité au volant a clairement augmenté ces dernières années. C'est lié au retour à une "vie normale", après deux ans de crise sanitaire.

Gaëtan s’est retrouvé dans une situation délicate, face à une personne qui lui a coupé la route : "Elle m’est rentrée dedans et elle a commencé à m’insulter en estimant que j’étais en tort, ce qui n’était pas du tout le cas. Cela s’est terminé en bagarre en plein milieu d’un carrefour, parce que la personne était ultra agressive et n’acceptait pas que je lui tienne tête".

Les automobilistes autour se sont arrêtés pour nous séparer

Gaëtan s’est alors retrouvé à terre : "Il a commencé à me rouer de coups au niveau des côtes, dans le ventre et ce sont les automobilistes autour qui se sont arrêtés, pour nous séparer". Aujourd’hui, il a changé son comportement : "Avec le recul et surtout avec mes deux enfants, je suis beaucoup plus prudent. Quand on me fait des appels de phares sur la troisième bande d’autoroute, je préfère m’écraser, me rabattre sur la droite, quitte à ralentir, quitte à perdre du temps, mais au moins je ne mets pas mes enfants en danger", conclut le papa.

7% des conducteurs ont été victimes de formes extrêmes de violences physiques cette année, contre 2% en 2017, selon les chiffres de l’institut VIAS.

6,5% des conducteurs sont déjà descendus de leur voiture pour en découdre avec un autre automobiliste, contre 2,5% en 2017. Ce chiffre est même de 11% en Wallonie, et 13% à Bruxelles. Et un Belge sur 5 déclare qu'au volant, il n'est plus la même personne.

Un conducteur sur 4 adopte souvent un comportement incivique sur la route selon l’AWSR, l’Agence wallonne pour la Sécurité routière. 3 sur 4 le font parfois.

1 Wallon sur 10 freine brusquement lorsqu'un autre véhicule le suit de trop près. 1 sur 6 accélère quand quelqu'un essaie de le dépasser. 1 sur 6 fait des queues de poisson.

Il s'agit surtout des jeunes (de 18 à 34 ans). 33% d'entre eux avouent ne pas être courtois au volant.

Qu’est-ce qui permet d’expliquer cette hausse des comportements violents ?

Pendant la crise sanitaire, nous avons été habitués à croiser moins de monde sur les routes. Le retour du trafic, des bouchons et des multiples usagers de la route (voitures, vélos, trottinettes, etc.) crispe de nombreux automobilistes.

Quelques conseils pour rester zen

Ne pas prendre une incivilité pour soi, avoir de l'empathie et s'imaginer que c'est quelqu'un de proche qui est dans l'autre véhicule, ne pas réagir pour éviter l'escalade de la violence, rester dans son véhicule.

Que risquent les automobilistes violents ?

En cas de bagarre entre automobilistes, des poursuites pénales peuvent être engagées. En cas d'agressivité au volant et d'entrave méchante à la circulation, il y a un risque d'amende, de retrait de permis et même d'une peine d'emprisonnement. En cas d'accident volontaire (par exemple foncer dans le véhicule de devant parce qu'il m'embête), les assurances ne fonctionnent pas. C'est donc l'automobiliste fautif qui devra payer les dégâts sur les deux voitures.

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