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Ce poney a été retrouvé à l'abandon et amaigri: pourtant, son propriétaire a reçu "une simple réprimande"

C'est l'une des conséquences du manque d'effectif de la justice belge : les dossiers de maltraitance animale sont peu suivis. L'association Animaux en péril constate qu'aujourd'hui, la majorité des affaires sont classées sans suite, alors que la loi s'est durcie ces dernières années. Jimmy Meo et Gaëtan Delhez ont rencontré l'association.

Cela fait près d'un an que Poly est pris en charge par Animaux en péril. L'animal est arrivé après une saisie, car son propriétaire l'avait laissé à l'abandon pendant une dizaine d'années. Ses sabots n'avaient jamais été entretenus et il était très amaigri. 

"Il était dans un très très mauvais état: des longs pieds qui n'ont probablement jamais été parés. C'est presque sûr et certain. Et puis beaucoup de parasites, des poux, il était très maigre… Vraiment une négligence totale du propriétaire", se souvient Charlène Mauroy, soigneuse. 

Au tribunal, l'affaire a malgré tout été classée sans suite la semaine dernière. 

"Malheureusement, le parquet de Tournai a décidé de ne pas renvoyer le propriétaire de Poly devant le tribunal correctionnel et de se contenter de lui administrer une admonestation sévère. En langage clair, ça veut dire une simple réprimande", regrette Jean-Marc Montegnies, président de l'ASBL Animaux en péril.


Jusqu'à 100.000 euros d'amende et 6 mois de prison... en théorie

L'association déplore ce genre de conclusions : des dossiers de maltraitance animale avérés, prouvés, mais très rarement traités par le tribunal correctionnel. Pourtant, la loi prévoit des peines sévères, allant jusqu'à 100.000 euros d'amende, 6 mois de prison, et surtout l'interdiction de détenir des animaux. Mais bien souvent, le parquet renvoie vers un fonctionnaire sanctionnateur, qui n'applique que de simples amendes, beaucoup moins lourdes. 

"Nous pensons qu'il y a quand même un réel mépris de la part des parquets par rapport aux faits de maltraitance animale, ajoute Jean-Marc Montegnies. Alors que d'un autre côté, il y a une volonté politique, et surtout une volonté de la population, pour plus de sévérité face aux gens qui maltraitent les animaux". 

La surcharge de travail dans les tribunaux justifierait le manque de suivi dans ce genre de dossiers non-prioritaires. Pourtant, dans les cas de maltraitance animale, l'association constate un taux très élevé de récidive. 

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