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L'élue communale d'Ath, qui avait soutenu publiquement Jürgen Conings, s'excuse (vidéo)

Sur le plateau de l'émission C'est pas tous les jours dimanche, l'élue communale d'Ath, qui avait soutenu publiquement Jürgen Conings, a présenté ses excuses. Un avocat spécialisé en nouvelles technologies lui a rappelé ce qu'on pouvait et ne pouvait pas faire sur les réseaux sociaux.

Alors que sa cavale se prolonge, de plus en plus de personnes affichent leur soutien à Jürgen Conings. Des marches ont été organisées et des groupes Facebook ont aussi été créés. L'un d'eux totalise déjà 45.000 membres. Mais qui sont ces Belges qui aujourd'hui osent ouvertement défendre un homme menaçant et extrémiste ? Les profils sont variés. Une élue communale d'Ath (Hainaut) l'a notamment encensé sur internet avec le message suivant: "Nous sommes tous Jürgen ! Et nous le soutenons à 1000%".

Ces publications sont dénoncées par le bourgmestre de la ville. "Soutenir quelqu'un qui est aujourd'hui caractérisé comme terroriste, met en danger la sécurité de la population puisqu'il a annoncé qu'il voulait tuer un certain nombre de personnes. Je trouve cela tout à fait dramatique. Il faut arrêter de banaliser ce genre de choses", insiste Bruno Lefebvre, bourgmestre de la commune hennuyère.

Invitée dans l'émission C'est pas tous les jours dimanche, Perrine Laine a réagi. Alors, soutient-elle un individu d'extrême-droite? "Non, absolument pas. Ce n'était pas le but de ma publication qui a été, à mon sens, détournée. Il faut savoir que j'étais à l'étranger pour des raisons familiales, je n'avais donc pas spécialement suivi l'actualité et j'ai simplement lu une lettre d'un monsieur qui me semblait en détresse, qui faisait un appel à la citoyenneté par rapport à la liberté d'expression, par rapport à nos droits qui sont en train de diminuer et qu'on a peur de ne plus pouvoir retrouver. Et c'est ce coup de gueule là que j'ai voulu passer dans le sens où l'avenir me fait peur, j'ai peur pour tous ces gens qui seront touchés par l'après-Covid et c'est plus par rapport à ça que j'ai voulu m'exprimer. On est en démocratie, on a le droit à la liberté d'expression sans que ce soit détourné ou directement catalogué comme extrême que ce soit de gauche ou de droite, je ne suis pas du tout cette personne et je ne soutiens certainement pas ni les actes de violence ni les appels à la haine ou quoi que ce soit. Je n'ai jamais pensé que cela ait autant de répercussions. Je suis désolée si j'ai pu choquer des gens".

S'excuse-t-elle alors? "Je m'excuse par rapport à ce qui a été dit et par rapport à l'amalgame qui a été fait avec ma publication mais je ne m'excuse pas quant au fait que je suis pour militer pour nos droits, notre liberté d'expression".

Peut-on écrire ce genre de choses sur les réseaux sociaux? On a posé la question à Etienne Wéry, avocat spécialisé en nouvelles technologies: "Avant de répondre à la question, il faut rappeler que la liberté d'expression ne devient utile que quand on sort des propos convenus, de la gentillesse, de ce qui ne fait pas mal. Si s'exprimer, c'est seulement dire aux gens 'vous êtes beau, vous êtes gentil, tout va bien', ça n'a aucun intérêt. Et c'est pour ça que jugement après jugement à la Cour européenne des droits de l'homme, on nous rappelle que la liberté d'expression est là pour défendre ce qui choque, ce qui heurte, ce qui fait bouger, ce qui fait mal. Est-ce que la liberté d'expression est absolue? Bien sûr que non. L'incitation à la haine, l'incitation à la violence seront toujours, quel que soit le contexte, illégaux. Dans ce cas-ci, c'est le juge qui devra décider si c'est incitation à la haine en fonction du contexte. J'entends les explications de madame, je pense que c'est une grosse maladresse, c'est une erreur politique venant d'une conseillère CPAS. Est-ce qu'elle a réellement voulu inciter à la violence, c'est le juge qui décidera mais j'avoue que ses explications me semblent confuses mais humaines".

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