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L'horeca manifeste dans tout le pays: "On n'a plus d'argent, ni de perspective, on est au bout du rouleau"

Des centaines de cafetiers, restaurateurs ou gérants d'hôtel ont manifesté dans plusieurs villes à travers le pays ce vendredi. Nos équipes RTL INFO se sont déployées à plusieurs endroits pour suivre les manifestations.

Des représentants de l'horeca bruxellois et wallons ont manifesté ce vendredi de 15h00 à 17h00 dans une trentaine d'endroits différents du sud du pays et dans la capitale. Ils ont voulu faire entendre la voix des quelque 750 brasseries et cafés signataires des collectifs "Resto Bar Bruxelles" et "Wallonie Horeca".

Par petits groupes - mesures sanitaires obligent -, ils se sont rassemblés notamment à Bruxelles, à Mons, à Namur, à Liège ou encore à Assesse, à Forest, à La Hulpe et à Bütgenbach, et ce devant des lieux symboliques comme les administrations communales ou les grand-places. Le thème est resté le même que lors de la précédente manifestation qui s'était déroulée au Mont des Arts à Bruxelles le 15 janvier: "Commerces à remettre".

Nivelles, 16H45: une centaine de cafetiers et de restaurateurs rassemblés sur la Grand-Place

Une centaine de personnes se sont rassemblées vendredi après-midi sur la Grand-Place de Nivelles pour une action de sensibilisation à la situation de l'horeca, à l'appel du collectif Horeca Wallonie Bruxelles. Des cafetiers et restaurateurs, mais aussi l'équipe de l'hôtel Van der Valk Nivelles Sud, ont participé à cette "manifestation statique" sur le piétonnier où plusieurs cafés arboraient symboliquement un écriteau "Commerces à remettre".

Les manifestants revendiquent des aides adaptées à la situation de chaque établissement ainsi que des conditions de réouverture "tenables" quand ce sera possible.

Manifestation à La Hulpe (Brabant wallon), 16H20


 
 

Bruxelles, 15H30:  manifestation à Bruxelles

Nos journalistes ont rencontré les manifestants bruxellois, gérants de l’horeca. Parmi eux, le patron du café "C’est ma tournée", qui nous fait part de l’urgence de la situation : "Je vous laisse imaginer de payer un loyer d’un immeuble commercial dans le centre de Bruxelles. Avec 9.000 pour 7 mois, c’est totalement impossible. A cela il faut ajouter les charges. Eau, gaz, électricité… Les réserves s’épuisent réellement."  Qu'attend-il du comité de concertation ? "Soit un réouverture ou alors il faut nous aider d’une façon ou d’une autre. On ne peut pas survivre avec si peu de moyens".

Charleroi, 15H: des gérants brandissent des affiches avec le nom de leurs commerces



© RTL INFO - Justine Roldan Perez

Des dizaines de gérants d'établissements de l'horeca se sont rassemblés vers 15H sur la place Verte à Charleroi, juste en face du centre-commercial Rive Gauche. La scène est symboliquement très forte et vive en émotions. De nombreux gérants ont écrit à la main le nom de leur commerce sur des affiches oranges et noires, juste en-dessous des mots "Commerce à remettre". On y trouve ainsi les établissements "La Rhumerie", "Le Val d'heure", "Le chapeau" ou encore "La cuve à bière".

Namur, 15H: 100 personnes rassemblées sur la place d'Armes

Les représentants de l'horeca ont manifesté leur désarroi à Namur. La manifestation était organisée par l'antenne locale du collectif "Wallonie Horeca". Elle s'est déroulée en statique et a réuni 100 personnes, comme demandé par les autorités. L'action a débuté à 15h00 et devait durer jusqu'à 17h30 mais elle s'est finalement terminée plus tôt. En effet, la majorité des manifestants ont quitté les lieux directement après les discours, vers 15h30. Comme symbole de leur lutte, les travailleurs de l'horeca ont notamment brandi une affiche "Commerce à vendre", où le descriptif mentionnait "À l'agonie, ouvrir ou mourir" ou encore "Non essentiel pour le gouvernement, mais essentiel pour nous et nos familles". La police n'a dû faire face à aucun débordement.

Liège, 13H: une responsable des manifestations témoigne, "On n'a plus d'argent"

Marie Halkein, une des initiatrices de la manifestation du côté de Liège réagissait dans le RTL INFO 13H au micro de Julien Modave: "On n'a plus d'argent, plus de perspective. On est à l'arrêt depuis 8 mois, on est au bout du rouleau. Il faut qu'on nous indemnise comme il faut. Il faut qu'on nous laisse rouvrir...".

Quelles sont les revendications?

Les acteurs du secteur ont une dizaine de revendications à faire entendre ce vendredi, notamment l'ouverture urgente de l'horeca, et au plus tard le 1er avril, un accord avec la fédération bancaire pour la prolongation à 18 mois des moratoires sur les crédits en cours, des aides supplémentaires à la relance, la création d'un fonds des calamités Covid avec effet rétroactif à 2020 ou encore l'égalité des aides régionales.

Les indemnisations financières s'élèvent en effet à 7.000 à Bruxelles, à 12.000 euros en Wallonie et à près de 20.000 euros en Flandre pour un restaurant moyen, dénoncent-ils.

"Bientôt un an que les établissements vivent au rythme des coups d'annonces et des fermetures. On ferme, on rouvre, on n'a déjà plus un rond de côté mais on investit dans des plexiglass, des distributeurs de gel, des menus digitalisés. On condamne des tables. On refond tout le système de circulation des serveurs et des clients. Puis on referme. S'il n'est pas tout à fait trop tard, il est déjà bien plus que temps", soulignent les deux collectifs de concert.

Les acteurs horeca qui ont dû observer une première fermeture de mars à mai l'an dernier, sont à nouveau fermés depuis octobre, sans perspective concrète de réouverture.

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