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La Belgique à la COP26: le patron de la FEB est "furieux"

Pieter Timmermans était l'invité de Pascal Vrebos ce dimanche sur RTL TVI. L'administrateur délégué de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB) a notamment été interrogé sur la transition énergétique en Belgique et l'attitude de notre pays à la COP26.

Pascal Vrebos: Êtes-vous, comme Paul Magnette (ndlr: président du PS), honteux d'être belge à Glasgow? Quand on voit que le fédéral et le régional ne se sont pas entendus. Image lamentable?

Pieter Timmermans: Je suis un homme posé, mais je suis un peu furieux. Parce que c'était une occasion unique de présenter un plan global. Mon appel, aujourd'hui, c'est que les patrons des gouvernements, le Premier ministre plus les ministres-présidents, qui doivent prendre en main cela.

Pascal Vrebos: Mais vous êtes honteux, et furieux quand même.

Pieter Timmermans: Je suis furieux et étonné de ne pas voir qu'on a pu présenter une approche globale, cohérente, à Glasgow.

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Pascal Vrebos: Paul Magnette a dit "le débat est plié, il est clos, on va fermer les sept centrales nucléaires". Et pour Jean-Marc Nollet (ndlr: co-président d'Ecolo, parti membre des gouvernements fédéral et wallon), "tous les signaux sont verts, on ferme les sept centrales". L'énergie est abordée de manière convenable pour vous? Ou vous dites non, le débat doit être encore ouvert.

Pieter Timmermans: Je pense que d'ici la fin du mois, il faut décider. Il faut décider sur quatre points. Un, est-ce qu'il y aura suffisamment d'énergie disponible, sécuriser l'approvisionnement. Deux, qui paie la facture et à quel moment? Trois, quel est l'impact sur notre climat et les émissions de CO2. Quatre, et ça on l'oublie souvent, quelle est notre dépendance énergétique?

Pascal Vrebos: Mais qui va décider cela, puisqu'on dit que c'est plié?

Pieter Timmermans: Non, je pense que c'est plié pour les uns. Moi je ne suis pas un homme politique. J'observe qu'il y a d'un côté la volonté de fermer les centrales nucléaires, et de l'autre côté il faut des permis de bâtir et de construire. Et ce n'est pas uniquement la centrale au gaz à Vilvorde qui pose problème, mais également par exemple la boucle du Hainaut. On produit de l'électricité à la mer du Nord, mais il faut que cette électricité soit transportée également vers l'industrie et les ménages. Donc il y a beaucoup de problèmes à régler, mais il faut arrêter de dire "moi je décide A" et l'autre vice-versa.

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Pascal Vrebos: Mais les citoyens sont dans le gaz, ils ne comprennent plus rien. D'un côté on dit que ça pollue, ça ne pollue pas, on sera approvisionné, on ne sera pas approvisionné. Mais vous, vous en pensez quoi concrètement, en tant que patron?

Pieter Timmermans: Moi je pense qu'il faut se mettre d'accord sur un mix d'énergie, un mélange de produits énergétiques avec une vision à plus long terme. Je pense qu'il y a là-dedans place pour des centrales nucléaires. Peut-être des petites, peut-être d'autres. Mais on voit partout dans le monde qu'il y a cette évolution. On voit également qu'il faut peut-être des centrales au gaz de transition. Il faut plus de renouvelable.

Pascal Vrebos: Un peu de tout quoi.

Pieter Timmermans: Oui c'est ça justement. Si on dépend trop d'un fournisseur, il y a un effet yoyo sur les prix. Chez nous, on sait très bien, quand je veux modifier le comportement, il faut trouver des moyens, il faut taxer. Puis ça se retrouve par après dans l'indexation automatique des salaires, le changement de comportement ne va pas se réaliser. Donc c'est un total, un paquet total. Mais puisque dans notre pays il y a des compétences fédérales et régionales, ils doivent se mettre d'accord d'urgence.

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