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La Belgique championne européenne du don d'organe: un inconnu a sauvé Jean-Christophe en lui donnant son foie

Le don d'organe a la cote en Belgique. Le pays est même champion européen en la matière. Le nombre de personnes enregistrées comme donneurs potentiels est croissant. L'année passée, on a pu prélever les organes de 321 Belges décédés. Un chiffre qui est bien plus élevé que dans les autres pays. Reportage de Gauthier Falque et Gilles Gengler.

C’était il y a un mois. Jean-Christophe Bernard, 64 ans, reçoit un appel de l’hôpital tant espéré: un foie a été trouvé. "Je crois que c’est un très bon exemple. Mes trois enfants se sont inscrits comme donneur d’organes suite à cela. Je crois que c’est ça qui permet aussi d’augmenter le nombre de donneurs. Les proches de ceux qui en ont bénéficié veulent eux-mêmes dire merci", estime le sexagénaire.


"J’ignore sa race, son sexe, sa provenance"

Emu, il exprime de la reconnaissance envers un donneur dont il ne sait rien. "J’ignore sa race, son sexe, sa provenance. Je n’ai pas la moindre idée", assure Jean-Christophe.

Le nombre de donneurs potentiels enregistrés en Belgique est en hausse. En 2005, ils étaient 34.000. En 2017, on dépasse le nombre de 260.000.

"Bien entendu, la majorité de la population n’a pas fait d’enregistrement puisque si on compare ce chiffre à l’ensemble de la population, à savoir 11 millions d’habitants, peu de personnes ont manifesté une volonté", souligne Dominique Van Deynse, coordinateur du centre de transplantation des Cliniques universitaires Saint-Luc, à Bruxelles.


La loi du consentement présumé

Dans ce cas, lors d’un décès, un ou plusieurs peuvent toutefois être prélevés en vertu du consentement présumé des candidats-donneurs décédés. Le prélèvement est permis sur le corps de toute personne inscrite au registre de la population, ou depuis plus de 6 mois au registre des étrangers, sauf si le candidat-donneur a exprimé de son vivant une opposition au prélèvement.

"Cette loi permet d’aborder les familles non pas pour demander une autorisation de prélèvement mais demander de connaître une opposition éventuelle qui aurait pu être émise par la personne décédée", explique Dominique Van Deynse. 


Une campagne de sensibilisation 

"Une campagne a été lancée avec comme objectif d'informer toute une série de populations: les écoles, les administrations communales, les médecins,...", explique le coordinateur du centre de transplantation. "L'objectif était de diffuser l'information et de sensibiliser les différentes personnes. Dans ce cadre-là, on a vu cette sensibilisation se traduire par la volonté de certains de bien vouloir donner leurs organes s'il leur arrivait quelque chose."

Mais cela est loin d’être suffisant. L’an dernier, plus de 100 personnes sont décédées faute de don d’organe. Aujourd’hui, 1.200 patients sont toujours en attente d’être greffés.

Une proposition de loi a d'ailleurs été soumise récemment par les députés CD&V et N-VA. Elle prévoit de faciliter la déclaration de don d'organe en la rendant possible chez les médecins.

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