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La production de pommes de terre connaît une situation de crise. En cause: la météo caniculaire de cet été. Pierre Lebrun, directeur de la FIWAP, la filière wallonne de la pomme de terre à Gembloux parle même de "pénurie": "On est au milieu de la saison de commercialisation qui commence au mois d'août et se termine en juin-juillet, explique-t-il au micro de RTL INFO. La récolte 2018 a été extrêmement basse en raison de la sécheresse et de la canicule à travers toute l'Europe. On est en situation de sous-production, voire de pénurie de pommes de terre pour l'ensemble de la saison pour l'Europe de l'Ouest".
Le climat explique à lui seul cet énorme problème. "Une sécheresse prolongée et des températures extrêmement élevées ont freiné la plante et perturbé sa croissance, décrit le directeur. La calamité agricole avait d'ailleurs été reconnue sur l'ensemble de la Belgique et pour toute l'agriculture".
Finalement, que paiera le consommateur?
Qu'en est-il du prix? "En ce qui concerne le marché de la pomme de terre, il faut distinguer ce qui est vendu sous contrat, c'est-à-dire vendu à des prix déterminés entre le producteur et l'acheteur et ce qui est vendu sur le marché libre. Les ventes sous contrat ont des prix fixés en début d'année civile, donc, avant la production des pommes de terre. La proportion représente, en Belgique, entre 65 et 70% de la production. Le reste, l'autre tiers de la production, varie en prix selon l'offre et la demande, avec des prix très élevés lorsqu'il y a peu de pommes de terre en Europe et des prix très bas quand il y en a beaucoup. C'est ce qu'on appelle le marché libre".
Le consommateur va-t-il payer sa pomme de terre plus cher? "Le prix de la pomme de terre sur le marché libre est dix fois plus cher que l'an dernier, mais pas celle vendue sous contrat qui représente deux tiers de la production, donc la hausse des prix va être diluée. Cette différence ne se retrouve pas dans le produit fini ou transformé, soit la pomme de terre fraîche".
On ira chercher les patates ailleurs
La seule augmentation que le consommateur devra payer pour la pomme de terre fraîche en grande distribution serait une hausse de 11% actuellement en cours. "C'est un chiffre plausible", dit Pierre Lebrun. Les prix devraient encore augmenter de quelques pourcents lorsque l'on aura plus de pommes de terre en Belgique en fin de saison et que l'on devra en faire venir d'ailleurs. "Dans les pays de la Méditerranée par exemple. Elles coûteront plus cher, mais ce sera un autre produit: on parle de primeur cette fois".