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La délinquance chez les jeunes est en chute libre: "Il y a eu de grands changements de société"

Le SPF Justice vient de publier ses dernières statistiques concernant la délinquance juvénile. Elle est en nette diminution, de quoi combattre les idées reçues.

Vous entendez parfois la phrase "Il n'y a plus de jeunesse!", ou encore "Les jeunes ne respectent rien"? Eh bien les derniers chiffres du SPF Justice semblent mettre à mal certaines idées reçues sur les jeunes. En cinq ans, de 2011 à 2016, nous sommes passés de 79.565 à 57.160 faits "qualifiés d'infraction" relevés par les parquets "jeunesse" du pays sur cette période. Soit une diminution de 28%.

Une nuance est cependant à apporter: ces données ne donnent une indication que sur les chiffres de la délinquance enregistrés au sein des parquets "jeunesse" du pays, et pas sur les faits réellement commis (des faits peuvent rester sans suite si l'auteur n'a pas été retrouvé).

Voici quelques chiffres en détails:

  • - 52% de faits de destructions et dégradations
  • - 42% de cas de cambriolages dans des habitations
  • - 33% de vols à l'étalage
  • - 33% de faits d'atteinte à la propriété
  • - 29% de faits d'atteinte à la personne
  • - 23% de faits d'atteinte à l'ordre et à la sécurité publique

Par contre, le nombre de faits liés à la détention et au trafic de stupéfiants augmente légèrement (+ 14%). Cela peut s'expliquer: de tels trafics sont encore possibles car discrets. En effet, il arrive que personne ne porte plainte et que la police n'en ait pas toujours connaissance.

En matière de tranche d'âge, celle des 16-18 ans est la plus représentée, surtout pour des faits de vol avec violence et de vols qualifiés.

Ces chiffres correspondent assez clairement à la baisse généralisée de la criminalité au niveau du pays tout entier, marquée depuis le début des années 2010. La tendance est d'ailleurs internationale.


Comment expliquer cette évolution des chiffres?

Plusieurs hypothèses sont émises pour expliquer la chute de la délinquance. La première concerne un changement démographique. La population vieillit et il y a donc moins de jeunes qu'avant, et donc le taux de délinquance chez les jeunes chute. Autre possibilité: une augmentation de la sécurité dans notre société. "Il y a eu de grands changements de société qui font que toute une série de faits sont devenus beaucoup plus difficiles, parce qu'on a des caméras de surveillance ou que les voitures sont mieux sécurisées, par exemple. Donc l'opportunité de commettre des faits devient plus difficile et plus coûteuse", explique Isabelle Ravier, chercheuse à l'INCC, l'Institut national de criminalistique et de criminologie.

Avec l'arrivée d'internet, les habitudes de vie ont également changé. "Il y a des comportements, comme le cyber-harcèlement, qui se développent. Or, sur la toile, les comportements sont très peu visibles et très peu contrôlés, et donc très peu connus des forces de l'ordre", indique Dominique De Fraene, professeur de criminologie à l'Université libre de Bruxelles.

Enfin, une action plus forte des zones de police peut également expliquer cette baisse de la délinquance.

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