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La France interdit les camions étrangers de plus de 40 tonnes: voici les conséquences sur le trafic chez nous

Depuis ce 1er janvier, la France n'accepte plus, sur son territoire, les camions étrangers de plus de 40 tonnes (c'était 44 jusqu'ici). Cela n'a l'air de rien, mais ça aura des conséquences sur le trafic chez nous. On parle de 26.000 camions supplémentaires, en Belgique, chaque année.

Désormais, des milliers de camions belges qui se rendent chaque jour en France, ne peuvent plus être remplis. "Par exemple, ce camion ne peut transporter que 80% de sa charge", nous montre Yvan Persoon, administrateur délégué de la société de transports Dubacqué. Et 80% des camions de Yvan vont vers la France, ce qui est aujourd’hui un souci. Jusqu’ici, il fonctionnait avec 80 poids lourds. Un chiffre qu’il va devoir revoir à la hausse.

"On peut transporter moins donc il va y avoir plus de camions sur la route. Il y a des bouchons partout. Tout le monde se plaint d'avoir un nombre de camions incommensurable...", ajoute Yvan Persoon. Ce sera donc encore pire, avec 26.000 poids lourds en plus par an sur nos routes. Qui dit plus de camions, dit aussi plus de chauffeurs, ce qui posera également problème.

"Le secteur transports est en pénurie grave de chauffeurs. Donc quand on nous dit qu'il faut trouver 15% de chauffeurs, c'est évidemment un problème. Il y a une facture à payer et comme toujours c'est le consommateur qui va payer", explique Michaël Reul, secrétaire général de l’UPTR (l’Union Professionnelle du transport et de la Logistique)

Il n’y a pas que les transporteurs qui seront impactés. De nombreux secteurs seront aussi touchés. Par exemple les carrières, et surtout celles proches de la frontière française, comme celle à Tournai.

"Pour être précis, pour CCB, cela devrait faire 6 à 7.000 camions en plus, chaque année, sur les routes et un surcoût au niveau du prix de transport annuellement parlant de l'ordre de 750.000 euros", indique Fabrice Delaunoy, directeur de la section granulats chez CCB, une société spécialisée dans l’exploitation de carrières.

Plusieurs organisations belges dénoncent donc une mesure française "protectionniste", car cette loi des 40 tonnes ne s’applique pas aux camions français.

"Cela va représenter 5 millions de surcoût qui va être difficilement répercutable. On estime que c'est une mesure totalement discriminatoire et qui enfreint toutes les règles de droit européen", estime Michel Calozet, administrateur délégué de Fediex (fédération de l’industrie extractive de Belgique).

Raison pour laquelle différentes organisations industrielles et de transport ont introduit un recours devant le conseil d’Etat français. Mais il risque de ne pas être traité, avant de nombreux mois.

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