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La Mer du Nord va-t-elle devenir un "mouroir" pour les migrants? "Des groupes criminels de passeurs s'organisent"

Il y a de plus en plus de cas de migrants perdus en Mer du Nord. Généralement, ils partent de la France, mais la Belgique pourrait également être concernée car des organisations criminelles s'organisent actuellement chez nous. La police fédérale se dit très attentive à la situation.

Un homme repêché à 20 km de Zeebrugge s’était fabriqué un gilet de sauvetage avec un filet de pêche et des bouteilles. Une tentative dérisoire pour affronter la mer du Nord. Il serait parti de la France mais d’après une source interne à la police fédérale, des départs de la Belgique ont déjà eu lieu. "Entre le Pas-de-Calais et la côte hollandaise, et donc forcément tout au long de la côte belge, on commence à avoir des groupes criminels de passeurs qui organisent la traversée vers l’Angleterre. Une de nos craintes actuellement, c’est que la mer du Nord devienne un mouroir comme la Méditerranée."

"On le voit déjà sur les risques qui sont pris en Méditerranée ou sur les traversées de col en Italie ou dans le Sud de la France par des températures très inférieures, explique Mehdi Kassou, porte-parole de la plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés. On le constate ici, et on entend de plus en plus de gens dire qu'ils sont prêts à prendre des risques inconsidérables comme des camions frigo ou des embarcations pour pouvoir rejoindre l'Angleterre."


Les réseaux en train de s'organiser

Contactée, la police fédérale confirme être très attentive à la situation mais précise qu’actuellement, un seul cas de départ depuis la Belgique fait officiellement l’objet d’une enquête. Cependant, selon une source officieuse, les réseaux sont en train de s’organiser. "Un nouveau Modus Operandi est apparu depuis quelques mois entre le Pas-de-Calais et les Pays Bas en passant par la Belgique. Le vol de petites embarcations et, plus récemment, l’achat de zodiac dont, notamment, d’anciens Zodiac de l’armée hollandaise."

Les changements politiques en Grande-Bretagne provoquent également un empressement chez les migrants. "Il y avait déjà une peur rapport au Brexit, affirme Medhi Kassou, mais l'arrivée ou le retour de Boris Johnson a apporté un nouveau vent de panique. On a très souvent dans nos échanges des personnes nous disant qu'elles doivent rejoindre l'Angleterre le plus rapidement possible et donc en prenant tous les risques possibles." Du pain béni pour les organisations criminelles dont les dirigeants se trouveraient eux-mêmes en Grande-Bretagne.

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