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La statue de Léopold II une nouvelle fois dégradée au Musée de l'Afrique à Tervuren

La statue de Léopold II qui se trouve dans le jardin du Musée de l'Afrique à Tervuren a, ce week-end, été dégradée pour la deuxième fois. Des inconnus ont couvert la statue de peinture rouge et ont écrit "BLM II" sur le piédestal, en référence au mouvement Black Lives Matter, rapporte dimanche soir ROBtv. La statue avait déjà été enduite de peinture au début du mois de juin.

L'œuvre sculpturale réalisée par l'artiste Tom Frantzen contient un certain nombre d'éléments critiques envers la domination coloniale de l'ancien monarque au Congo. Ainsi, les trois guerriers africains ont les pieds coupés et le lion et l'éléphant détournent le regard du buste, dénonçant notamment le vol d'ivoire par l'ancien roi des Belges.

Guido Gryseels, directeur général du Musée royal d'Afrique centrale, a déclaré, dans une interview accordée à ROBtv, avoir beaucoup de compréhension pour le mouvement Black Lives Matter, mais ne pas approuver la dégradation de la statue.

Une contextualisation

Parallèlement à la discussion sur ce qu'il adviendra de la sculpture à l'avenir, le musée y apposera bientôt une plaque supplémentaire comportant des informations sur Léopold II et la raison pour laquelle la statue trône à cet endroit spécifique. Des mesures de sécurité supplémentaires seront également mises en place afin de prévenir ce type de dégradations.

Des excuses du Roi Philippe pour "les blessures du passé"

En juin dernier, le Roi Philippe avait exprimé au Congo ses "profonds regrets pour les blessures du passé". Il était le premier souverain régnant à exprimer ses regrets à ce sujet jugeant que "pour renforcer davantage nos liens et développer une amitié encore plus féconde, il faut pouvoir se parler de notre longue histoire commune en toute vérité et en toute sérénité".

"Notre histoire est faite de réalisations communes mais a aussi connu des épisodes douloureux. A l'époque de l'État indépendant du Congo, des actes de violence et de cruauté ont été commis, qui pèsent encore sur notre mémoire collective. La période coloniale qui a suivi a également causé des souffrances et des humiliations", décrit le descendant de Léopold II. "Je tiens à exprimer mes plus profonds regrets pour ces blessures du passé dont la douleur est aujourd'hui ravivée par les discriminations encore trop présentes dans nos sociétés", avait assuré le roi des Belges à l'adresse du président de la République démocratique du Congo.  

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