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La STIB ne fait pas appel du jugement qui la condamne pour discrimination: voici les réactions

Le comité de gestion de la STIB s'est réuni hier et a décidé de ne pas faire appel du jugement qui la condamne pour discrimination. Le tribunal du travail avait estimé que la société bruxelloise de transport en commun avait fait preuve de discrimination à l'égard d'une candidate à l'emploi qui portait le voile. Ce comité de gestion a demandé à l'entreprise d'étudier comment elle peut réviser sa politique de neutralité. Cette décision a suscité des réactions contrastées.

"Il est grand temps que le politique traite ces dossiers"

Pour le président de DéFi, François De Smet, le fond du problème réside dans le fait de laisser les tribunaux décider: "Qu’il s’agisse des écoles, des entreprises publiques, des administrations, on laisse à chaque fois les tribunaux décider et en général, le politique ne prend pas ses responsabilités. Nous, nous pensons chez DéFi qu’il est grand temps que le politique traite ces dossiers. C’est tout à fait normal, ça fait partie des dossiers du vivre ensemble, où il y a de vrais débats entre neutralité inclusive et exclusive, on peut ne pas être d’accord, mais en ne décidant jamais. On fait en sorte que ce soient soit les propos les plus radicaux, soit les tribunaux qui donnent le ton. Ça, ça ne va pas. Je trouve qu’il y a une vraie lâcheté ces dernières années sur les questions liées à la neutralité de manière générale, il faut que ça change", a-t-il réagi dans le RTL INFO 19H.

"Il faut le retirer, pour avoir une neutralité complète dans sa mission de service public"

Ce matin, George-Louis Bouchez, président du MR, réagit sur Bel RTL : "Nous, nous l’avons dit, liberté en ce qui concerne le port du voile dans l’espace public et au niveau privé, mais pas quand on est un agent de l’Etat, quel que soit le signe religieux, politique, ou convictionnel. Il faut le retirer, pour avoir une neutralité complète dans sa mission de service public. En tous les cas, ce qui est évident, c’est qu’il faut impérativement que cette décision soit invoquée par le gouvernement bruxellois. Ca ne peut pas en rester là, c’est vraiment l’instant de vérité pour Rudi Vervoort et le parti socialiste".

"C’est ce qu’il y a dans la tête qui compte et pas ce qu’il y a sur la tête"

"On pourrait avoir une STIB complètement libérée, et on pourrait engager des personnes sur base de leurs compétences et pas sur leur apparence, c’est ce qu’il y a dans la tête qui compte et pas ce qu’il y a sur la tête, donc cette décision va marquer un tournant important pour que la STIB mène une politique de recrutement inclusive qui soit à l’image de la population bruxelloise", réagit Youssef Handichi, député bruxellois PTB et ancien agent à la STIB.

Le Centre d'Action Laïque prie le gouvernement bruxellois "d'enjoindre à la STIB de faire marche arrière"

De son côté le Centre d'Action Laïque demande à la STIB de s'expliquer "en toute transparence" sur les raisons qui l'ont amenée à ainsi accepter d'être qualifiée sur le plan judiciaire d'entreprise discriminante et, le cas échéant, de "revenir sur cette décision". "La question de la neutralité des agents des services publics est trop importante que pour être le simple jeu de calculs électoralistes", estime Véronique De Keyser, présidente du CAL dans une réaction diffusée lundi soir. Le centre prie aussi le gouvernement bruxellois "d'enjoindre à la STIB de faire marche arrière".

De manière plus générale, les responsables politiques sont invités à adopter "une législation garantissant fermement la neutralité des agents publics". "Légiférer en cette matière permettra enfin de sortir de la gestion au 'coup par coup' de cette question et de l'insécurité juridique comme de l'inégalité de traitement suscitées par cette absence de clarification", pointe le CAL dans sa réaction.

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