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La surpopulation carcérale diminue pour la première fois en 20 ans: "ces chiffres ne reflètent pas la réalité"

La surpopulation carcérale est en diminution. On dénombre 10% de détenus en trop en ce mois d’aout, contre 26% en aout 2013. Les raisons de cette baisse sont multiples. Mais pour les syndicats, les chiffres avancées sont à nuancer. Explication.

C’est une première depuis des années : la surpopulation dans les prisons est en baisse (-16% en un an). Il y a plus de place, mais aussi moins de détenus "entrants" : 800 places ont été créées dans les nouvelles prisons de Leuze, Beveren et Marche-en-Famenne. En 2013, on recensait 11 500 prisonniers, tandis qu’en 2014 ils sont 11 202 pour un peu plus de 10 100 places.

"L'avenir nous dira si c'est le fruit du hasard"


Cette baisse est-elle un épiphénomène, ou alors va-t-elle se poursuivre ? "On a connu une hausse de la population carcérale et une hausse de la surpopulation depuis 20 ans", a indiqué Laurent Sempot, porte-parole de la Direction générale des Établissements pénitentiaires, au micro de Bernard Lobet pour Bel RTL. "Pour la première fois depuis très longtemps, on voit une stabilisation voire une baisse de la population carcérale. On verra, l'avenir nous le dira, si cette baisse est structurelle ou si c'est le fruit du hasard. Nous pensons qu'il y a des éléments structurels à retrouver là-dedans. Cela veut dire qu'à terme, la surpopulation va continuer de baisser pour autant que le travail continue. Il y a encore des plans de construction de nouvelles prisons, la prison de Haren doit notamment encore arriver. Le bracelet électronique peut encore éventuellement continuer à s'étendre, et on peut travailler à l'exécution des peines de moins de quatre mois cette fois-ci, donc il y a encore un travail à faire pour résoudre de manière définitive le problème de la surpopulation carcérale".

La population carcérale diminue aussi grâce au port du bracelet électronique


Néanmoins, pour les syndicats, ces chiffres sont à nuancer, car les nouvelles prisons prises en compte dans les calculs sont encore loin d’être opérationnelles. Pour Michel Jacobs, secrétaire fédéral de la CGSP, ces chiffres ne reflètent pas la réalité. "Leuze-en-Hainaut n’est pas plein, d’ailleurs on aurait du mal à la remplir, puisqu’il n’y a pas encore assez d’effectifs pour la remplir. Il faut attendre les recrutements, les formations. Donc non, je pense que les chiffres essaient d’édulcorer la situation. Elle n’est pas rose, pas tout à fait noire" s’est-il exprimé au 13h de RTL-TVI.


Parmi les raisons alternatives qui expliquent la baisse de la surpopulation carcérale, des mesures telles que le port du bracelet électronique viennent expliquer cette situation. En 2013, ils étaient 1 595 à être équipés de ce bracelet, aujourd’hui ils sont 1 962.

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