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La vaccination, une catastrophe belge? Le ministre s'explique et annonce une importante réunion mercredi

Le ministre fédéral de la Santé publique était l'invité de Pascal Vrebos ce dimanche sur RTL-TVI. Frank Vandenbroucke s'est notamment exprimé sur les couacs qui entravent la campagne de vaccination en Belgique. Il a annoncé qu'une réunion est prévue mercredi pour revoir complètement la stratégie de vaccination et résoudre les problèmes survenus ces derniers jours.

Pascal Vrebos: On a vraiment l'impression que les couacs se succèdent. Des invitations à des morts. Des mails à des seniors qui n'ont pas le net. Un Heysel vide qui fait presque le tour du monde. J'ai envie de poser franchement la question, est-ce que la Belgique est devenue ingouvernable pour faire une excellente vaccination?

Frank Vandenbroucke: La réponse est double. Un, il y a des couacs dans le système qui doivent absolument être résolus, il y a des retards dans les processus qui sont inacceptables. Et on y travaille. Deuxièmement, il y a aussi des choix stratégiques à revoir. J'ai posé trois questions au Conseil supérieur de la Santé. Un, est-ce qu'on peut administrer, oui ou non, avec les données que l'on a maintenant, le vaccin AstraZeneca aux personnes qui ont plus de 55 ans. J'aurai la réponse mardi. Si la réponse est oui […] ça va donner un boost à la campagne très important et ça va simplifier la campagne de façon significative. Deuxième question que j'ai posée: est-ce qu'on peut espacer davantage entre la première dose Pfizer et la deuxième dose. On a suivi de façon scrupuleuse la notice. Donc la deuxième dose c'est le 21ème jour. Est-ce qu'on ne peut pas passer à un schéma où la deuxième dose ne vient que le 41ème jour? Ça créerait un boost énorme.

Pascal Vrebos: Vous attendez ces réponses mardi.

Frank Vandenbroucke: Je les aurai mardi. Donc j'ai un accord avec Alain Maron (ndlr: membre du collège de la Commission communautaire française chargé de la Santé), Christie Morreale (ndlr: ministre wallonne de la Santé), Antonio Antoniadis (ndlr: ministre germanophone de la Santé), Wouter Beke (ndlr: ministre flamand de la Santé) pour que mercredi matin on aura un débat de fond sur les aspects stratégiques et sur tous les problèmes opérationnels. Et je veux vraiment un reset (ndlr: une remise à zéro) de la campagne. Evidemment, en attendant l'avis des médecins et du Conseil supérieur de la Santé. Si on peut dire avec certitude qu'AstraZeneca est un bon vaccin pour les jeunes et aussi pour les personnes âgées, ça va simplifier énormément la campagne.

Pascal Vrebos: Pourquoi ne pas vacciner dans les hôpitaux où il y a déjà des malades? Pourquoi les généralistes ne pourraient pas vacciner puisqu'ils connaissent leurs patientèles? Pour accélérer, c'est possible ou pas? Vous y avez songé?

Frank Vandenbroucke: Oui mais je ne vais pas improviser là-dessus maintenant comme je viens de dire que mercredi on a un débat vraiment stratégique.

Pascal Vrebos: Mais pour l'instant, vous êtes d'accord, c'est quand même une catastrophe pour le moment?

Frank Vandenbroucke: Non. Allé…

Pascal Vrebos: La risée du monde, dit Maxime Prévot (ndlr: président du CDH). Fonck a mal aux tripes quand elle pense à ça.

Frank Vandenbroucke: Il y a six mois, est-ce que vous auriez cru qu'on aurait déjà vacciné tellement de Belges? Non hein. L'accélération dans le processus scientifiques était totalement inespéré. C'est incroyable ce qu'on a réalisé. Mais la science court plus vite que la production économique.

Pascal Vrebos: Merci les chercheurs surtout.

Frank Vandenbroucke: Exact.

Pascal Vrebos: Et c'est pourtant les multinationales qui ont les brevets.

Frank Vandenbroucke: Et qui ont, comme AstraZeneca, lancé des promesses intenables. Il faut aussi faire cette distinction.

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