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Le pacte de l'Onu sur les migrations divise: la France est pour, la Belgique aussi... mais la N-VA fait barrage

Le président français Emmanuel Macron a exprimé lundi son plein soutien au pacte des Nations unies pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, qui doit être signé le mois prochain au Maroc et auquel s'oppose la N-VA au sein du gouvernement belge.

Alors que Charles Michel et Emmanuel Macron, réunis pour la visite d'État du président français en Belgique, louent l'excellence des relations bilatérales entre la Belgique et la France ainsi que le partage d'une vision commune de l'Europe, la N-VA vient mettre son grain de sel, perturbant l'once d'harmonie qui semblait exister entre les deux pays au sujet de la migration. En cause? Le désaccord exprimé par la N-VA concernant le pacte de l'ONU sur les migrations. En effet, la France soutient ce pacte, la Belgique s'est engagée à le signer, mais la N-VA fait blocage. Que va faire Charles Michel?

La Belgique a promis de signer ce pacte en septembre

Non contraignant, le pacte onusien insiste notamment sur la nécessité d'une migration sûre et organisée afin de lutter contre le trafic d'êtres humains. Il doit être signé en décembre à Marrakech (Maroc), au terme d'un processus entamé en 2016. Le ministre de la Coopération au développement, Alexander De Croo (Open Vld), doit y représenter le Royaume. En septembre, à la tribune des Nations unies, le chef du gouvernement belge s'était engagé à approuver le Pacte. Depuis lors, plusieurs pays européens ont fait savoir qu'ils ne le feraient pas, dont la Hongrie (dont le gouvernement est dirigé par Viktor Orban, considéré comme conservateur et populiste, ndlr), et l'Autriche. Des débats ont aussi lieu aux Pays-Bas et en Allemagne. À présent, c'est la N-VA qui affirme ne pas vouloir de ce pacte.

Macron répète son "soutien total"

Mais ce matin, en conférence de presse organisée dans le cadre de sa visite d'État, le président français, Emmanuel Macron, a répété tout son soutien au pacte de l'ONU. M. Macron a toutefois jugé "légitimes" les débats en cours dans plusieurs pays européens - dont certains rejettent désormais ce pacte - et rappelé que ce texte, longuement négocié au sein des Nations unies n'était "pas contraignant" tout en constituant une "étape importante dans la coopération internationale". "Je suis confiant sur l'issue qu'ils trouveront et j'attire l'attention de chacun sur parfois, les contrevérités qui peuvent être dites sur ce texte parce qu'il est non engageant, non contraignant, a averti Emmanuel Macron. Les solutions qu'ils proposent vont, à mon sens, dans l'intérêt de l'Europe".

Les arguments de la N-VA

La N-VA qualifie ce premier accord mondial sur les migrations de "très problématique" sur le fond et fera connaître ses griefs "au sein du gouvernement", a indiqué le parti de Bart De Wever, dans un communiqué à Belga. "Le parti est grandement préoccupé par les potentielles implications juridiques du Pacte. Ce texte va à l'encontre de notre vision de la migration et aussi, selon nous, contre la politique que mène le gouvernement", écrit le parti. Son président Bart De Wever n'a pas voulu s'exprimer à l'issue de la réunion. Suivi par les journalistes dans les couloirs et les escaliers du Parlement flamand, il s'est contenté de leur indiquer qu'un communiqué serait envoyé et qu'il contenait "tout".


Les autres membres du gouvernement belge sont pour

La N-VA est isolée sur ce texte que ses partenaires de gouvernement - MR, CD&V et Open Vld - veulent voir approuvé. On ignore toutefois si Alexander De Croo, chargé de signer ce pacte, le signera bien alors que le pacte est remis en cause par la N-VA. Cela a forcé le Premier ministre à intervenir mercredi à la Chambre. Selon Charles Michel, la Belgique tente d'obtenir des clarifications de la part de ses partenaires européens sur ce texte qui fait par ailleurs l'objet d'une analyse juridique fouillée. Interrogé lundi sur l'attitude de la N-VA, le cabinet de M. Michel n'a pas souhaité réagir.

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