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Le risque de burn-out a quasiment doublé chez les infirmiers: "On est tous fatigués..." (vidéo)

Même si le personnel de santé bénéficie à présent d'une certaine accalmie, la crise sanitaire du coronavirus laissera des traces. D'après une étude de plusieurs chercheurs universitaires, le risque de burn-out a quasiment doublé chez les infirmiers. Des hommes et des femmes qui ont du constamment s'adapter, et passer moins de temps auprès des malades.

Patricia Close est infirmière depuis 18 ans au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Liège. "Je pense qu'on est tous fatigués parce qu'on a vraiment traversé une période à laquelle on ne s'attendait pas du tout", a-t-elle expliqué à nos journalistes Fanny Dehaye et Emmanuel Tallarico. "On a vraiment changé notre façon de travailler".

La crise du coronavirus a forcément marqué un tournant dans sa carrière, dans son esprit et dans sa vie. "Il a vraiment fallu à chaque fois s'adapter en fonction de ce qui nous arrivait. Quand cela a commencé début mars, dès le retour des vacances de Carnaval, on a eu les premiers patients et là on a remarqué que cela allait vraiment nous dépasser. Les premiers jours ont vraiment été difficiles".

Une adaptation qui les a forcés à abandonner une partie de leur quotidien professionnel. "Le personnel infirmier s'est retrouvé dans des situations un peu kafkaïennes où d'un côté, ils doivent prendre soin des gens mais ils ne peuvent pas leur accorder le temps nécessaire. Ils ne peuvent pas accorder le temps nécessaire aux familles non plus, puisqu'on doit recevoir les familles entre deux portes. Ils ne peuvent pas voir les résidents. Ils ne peuvent pas voir les patients. On coupe tout un lien social et c'est vraiment quelque chose qui a posé énormément de problèmes aux infirmiers", a indiqué Olivier Gendebien, président de l'Association belge des praticiens de l'art infirmier, sur le plateau du RTLinfo 13h de ce lundi.

Si Patricia n'en n'est pas là, on estime que 71% du personnel infirmier risque un burn-out, contre 35% avant la crise. Des employés considérés en héros et choyés. "Pendant l'épidémie, on était très contents de tous ces mouvements de solidarité de la population ainsi que de tous les petits cadeaux qu'on a pu avoir, les chocolats, etc. Ca nous mettait vraiment du baume au coeur mais on se l'est dit plein de fois qu'on était bien plus à plaindre avant cette épidémie...".

Davantage de moyens pourraient améliorer les chiffres de cette étude. Trop peu de personnel infirmier est aujourd'hui sur le terrain.

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