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Fuite de questions de l’examen d’histoire du CESS: Milquet annonce qu'il n'y aura pas de nouvelle épreuve

Belle pagaille ce matin dans les écoles secondaires de la fédération Wallonie-Bruxelles après l'annulation, hier soir, d'une partie de l'examen d'histoire soumis aux élèves de rhétos. Les questions et les thèmes abordés se sont retrouvés sur le net. La ministre Joëlle Milquet a donc décidé d'annuler cette partie de l'épreuve et de porter plainte contre X. Elle a également annoncé que l'épreuve annulée ne sera pas recommencée.

Des adolescents, en pleins examens, vont voir aujourd'hui celui d'histoire raccourci. En cause, une fuite massive. On parle de 60.000 annulations de la compétence 3, synthétiser, du CESS (Certificat d'Enseignement secondaire supérieur) que doivent passer les élèves de rhétorique. Certains d'entre eux ont été mis au courant à l'avance du thème et de la question de cette partie de l'examen, suite à une fuite. Joëlle Milquet a d'ailleurs porté plainte contre X pour violation du secret professionnel. La ministre annonce aussi que l'épreuve ne sera pas reconduite.


D'autres examens de rhéto ont peut-être aussi été entachés d'irrégularités. Il y a des signes d'échanges des thèmes de parties d'examen de français et de sciences, sur internet. Il faut désormais évaluer l'ampleur de ces fuites. À première vue, ces échanges ne concernent que les thèmes, pas les questions précises. Il ne devrait pas y avoir d'annulation dans ce cas. La ministre de l'Éducation étudie la question avec des inspecteurs ce matin.



Le ou les auteurs des fuites sont probablement des membres de la direction d'une école ou de l'administration. Ils risquent gros, dans tous les cas, sanctions disciplinaires jusqu'au licenciement pour faute grave, et peine pénale. La fuite a pu être dénoncée depuis le site Enseignons.be, indiquent les journaux du groupe SudPresse. Une plateforme destinée aux enseignants où ils peuvent partager différents tuyaux et infos. Jonathan Fischbach, administrateur délégué du site internet, fait savoir dans les colonnes du journal: "La semaine passée, nous y avons constaté de curieux échanges qui ont attiré l’attention de nos modérateurs. Des profs connaissaient visiblement les questions d’examens (...) Une de leurs sources était un prof qui est aussi conseiller pédagogique, et avait été chargé de les rédiger dans ce cadre. Deux autres étaient des profs ayant des collègues conseilles pédagogiques, et les tenaient soit directement de l’un d’eux, soit de leur directeur." Plus surprenant encore, l’administrateur délégué du site reconnait qu’il est difficile d’identifier les usagers d’Enseignons.be: "Nous ne pouvons effectivement garantir à 100% qu’il n’a que des enseignants qui dialoguent sur notre site. Un parent d’élève ou un élève lui-même pourraient très bien se faire passer pour l’un d’eux, sans que nous puissions le vérifier."


La ministre a décidé de porter plainte contre X pour violation du secret professionnel. "Je suis très fâchée. D’abord, je pense qu’on peut organiser différemment la manière avec laquelle les documents pour les examens sont transférés dans les écoles. J’arrive à la tête de l’Enseignement et je remarque que tout ça arrive plusieurs jours avant que cela traine parfois dans des armoires fermées ou pas fermées. J’ai une école qui a distribué des documents et ensuite ils se sont rendu compte qu’ils n’avaient pas seulement distribué les guides, mais déjà les réponses. Alors, ils les ont reprises. On ne peut pas dire qu’il y a, non seulement, une grande clarté dans les consignes, ni beaucoup de mesures de sécurité. Surtout, on est en 2015. Nous pouvons peut-être faire autrement dans la transmission des données. Je parle des grandes caisses qui arrivent et qui trainent, livrées des jours et des jours à l’avance", a indiqué ce matin Joëlle Milquet sur bel RTL.

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