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Coronavirus en Belgique: retour des élèves en cours à distance, une mesure pour protéger avant tout les adultes

La nouvelle est tombée dimanche soir: les élèves du secondaire en Fédération Wallonie-Bruxelles n’iront pas à l’école ces mercredis, jeudis et vendredis. Attention, ce ne sont pas des jours de congé supplémentaires. Les cours devront être donnés, mais à distance. Le professeur Stéphan Moniotte, chef du département pédiatrique aux cliniques universitaires Saint-Luc, était l’invité du RTL Info 13h. Il explique pourquoi cette décision est importante face au contexte actuel de la pandémie.

Alix Battard: Bonjour Stéphane Moniotte. Vous êtes cardiologue pédiatrique, chef du département pédiatrique aux cliniques universitaires Saint-Luc et vous faites partie du groupe de médecins qui conseille les autorités. Vous avez toujours personnellement défendu le maintien des cours donnés en classe. Pourquoi alors ce changement? Pourquoi maintenant?

Stéphane Moniotte: Je pense que le changement qui survient aujourd’hui, il survient parce que la situation sanitaire est assez grave. En particulier en médecine adulte, on est confronté à une vague importante de malades. Ce qui implique que les hôpitaux sont sur le point d’être bientôt débordés, en particulier en Fédération Wallonie-Bruxelles. Il est donc important de prendre des mesures supplémentaires. Parmi ces mesures supplémentaires, une des contributions peut être celle de l’école, et peut-être de mettre les adolescents à la maison et de continuer l’enseignement à distance.

A.B.: C’est une mesure pour protéger plus les enseignants que les enfants?

S.M.: C’est une mesure qui va protéger les enseignants, qui, de cette façon-là, va protéger le système hospitalier dans son ensemble. Mais qui effectivement n’est pas dans le but de protéger les enfants eux-mêmes. Ça reste vrai: les enfants ne sont pas réellement en danger dans le contexte de cette pandémie.

A.B.: Ca ce n’est pas remis en cause à ce stade-ci?

S.M.: Tout à fait, ça n’est pas remis en cause. Il est vrai que les adolescents par leurs comportements, les gestes d’amitié, par leur comportement social, sont potentiellement un facteur de transmission du virus. Donc je rappelle aux parents de ces enfants, et aux enfants eux-mêmes qu’il faut vraiment contribuer à l’ensemble des mesures que l’on va prendre en plus des gestes barrières pour vraiment être attentif à cet aspect-là et nous aider dans la crise en étant respectueux de ces mesures et en évitant ce type de contact.

A.B.: D’une certaine manière, les élèves sont tout de même victimes de cette décision. Ils sont à nouveau privés de socialisation, de leurs amis, beaucoup ne peuvent plus aller dans leur club de sport. Ils ont souvent aussi été pointés du doigt dans leur non-respect des règles et des efforts durant cette pandémie. Comme spécialiste, vous avez au cœur de vos préoccupations le bien-être des jeunes en général. Quel message pouvez-vous leur adresser aujourd’hui?

S.M.: Je pense que tous ces jeunes doivent être très conscients du rôle positif qu’ils peuvent réellement jouer dans cette gestion de la pandémie. Ils doivent vraiment être conscients du rôle qu’ils peuvent jouer avec les adultes, avec leurs parents, pour nous aider à contrôler cette situation. On est tout à fait conscients que ces interruptions de l’éducation, des activités sportives, des activités culturelles et des rencontres entre les jeunes, c’est un vrai problème pour eux, c’est quelque chose de difficile. Je pense que tous ensemble nous pouvons arriver à dépasser cette pandémie et ils en font bien sûr partie, c’est un des maillons important. Eux, l’école, il faut que nous soyons tous solidaires pour passer outre.

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