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Les chasseurs demandent une indemnité pour leur travail face à la peste porcine: voici ce que prépare le ministre

Le ministre wallon de l'Agriculture, de la Nature et de la Forêt, René Collin, travaille sur un projet d'arrêté du gouvernement wallon afin d'indemniser les chasseurs pour leur travail logistique dans le cadre de la peste porcine africaine. Les chasseurs wallons souhaiteraient une indemnisation pour leur "investissement" et "leur travail considérable" dans la lutte contre la propagation du virus.

L'indemnisation ne tiendrait pas compte du type d'animal et ne concernerait pas la destruction mais bien le travail logistique fourni par les chasseurs, soit l'enlèvement des cadavres, la désinfection et le transport.

René Collin reconnaît la bonne collaboration des chasseurs: le travail de repérage des cadavres de sangliers infectés dans la zone de confinement et l'abattage de tous les sangliers, mais sans chien, dans la zone d'observation renforcée (un vingtaine de milliers d'hectares), ainsi que le transport respectant les conditions de biosécurité.

Il conviendrait dès lors d'envisager d'indemniser les chasseurs pour cet important investissement

Les mesures de biosécurité imposées pour la manipulation et l'évacuation des sangliers morts dans la zone d'observation renforcée (ZOR), à la suite de la découverte du virus de la peste porcine africaine, "représente un travail considérable", pointe dans un communiqué mercredi le Royal Saint-Hubert Club de Belgique. L'association de promotion de la chasse et de défense des chasseurs avance également "des coûts non négligeables de main d'œuvre et transport". C'est pourquoi elle plaide pour une indemnisation des chasseurs.

Les représentants des chasseurs wallons se sont engagés fin septembre auprès du ministre de l'Agriculture René Collin à apporter leur aide aux autorités. "Ils ont accepté et mis en œuvre toutes les mesures imposées par l'Europe, l'Etat fédéral et la Région. Ils aident l'Administration à la recherche des dépouilles de sangliers, ils ont suivi de manière volontaire une formation en biosécurité et ils acceptent d'œuvrer à la 'dépopulation' de l'espèce sanglier souhaitée dans la zone d'observation renforcée", souligne Benoît Petit, président du Royal Saint-Hubert Club de Belgique. "Il conviendrait dès lors d'envisager d'indemniser les chasseurs pour cet important investissement", à l'instar des pays d'Europe de l'Est également touchés comme la République tchèque.

Selon le Royal Saint-Hubert Club, ce pays prévoit une indemnité à hauteur de 153 euros par sanglier jeune, 306 euros par sanglier adulte et 192 euros par sanglier trouvé mort dans la zone infectée. Ces indemnisations permettraient aux chasseurs de Gaume de "poursuivre l'objectif de dépopulation souhaité" et de ne pas "baisser les bras". Face à un marché "totalement engorgé à cause de la concurrence des pays de l'Est", les chasseurs plaident encore pour une aide immédiate aux ateliers de découpe agréés wallons pour "leur permettre de stocker temporairement la viande de sangliers", en échange de quoi "ils s'engageraient à reprendre tout sanglier sain proposé par les chasseurs".

Actuellement, les ateliers de découpe pratiquent en effet un prix minimaliste ou refusent d'acheter aux chasseurs, préférant s'approvisionner massivement à l'étranger, regrette l'association. Enfin, une campagne de promotion du gibier wallon serait nécessaire pour rétablir la confiance du consommateur. Un courrier a été envoyé au gouvernement wallon mardi pour qu'il tienne compte de ces revendications.

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