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Les enfants de 5 à 8 ans sont-ils trop jeunes pour aborder les questions de genre? "Ils n'ont pas la maturité psychique pour comprendre de quoi on leur parle"

Le guide pour l'éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS). Un manuel destiné aux enseignants de la Fédération Wallonie-Bruxelles dont certaines instructions font débat. Parmi elles, les instructions relatives aux questions de genre pour les enfants de 5 à 8 ans. N'est-ce pas prématuré?

"Prendre conscience que son identité de genre peut être identique ou différente de celle assignée à naissance." Un conseil inopportun pour un enfant de 8 ans selon Sophie Dechêne, pédopsychiatre, présente sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche ce 11 décembre. Le guide de l'EVRAS va servir de base pour les cours d'éducation sexuelle donnés en 6ème primaire notamment. Pour la pédopsychiatre, il ne devrait pas être question d'éducation sexuelle à cet âge. "Nous devons protéger les jeunes enfants grâce à la prévention, mais l'éducation sexuelle, c'est uniquement pour les adolescents."


 

Une réponse aux questions

Lionel Rubin, chargé d'étude au centre d'action laïque, également présent sur le plateau évoque un dialogue avec 400 élèves. "Ce guide ne dit pas ce qu'il faut aborder à quel âge, il regroupe l'ensemble des questionnements qui sont survenus à partir de cinq ans et il dit qu'en qualité de professionnels de l'EVRAS, vous pourriez être amené à répondre à ce type de questions." Du point de vue de Sophie Dechêne, l'argument ne tient pas debout. "Ils sont beaucoup trop jeunes, ils ne sont pas prêts, ils n'ont pas la mentalité psychique pour comprendre de quoi on leur parle." Et si son interlocuteur évoque des questions qui lui sont parvenues, la pédopsychiatre va plus loin. "Normalement, ils ne posent pas ces questions-là, mais on peut leur expliquer qu'ils auront plus d'informations plus tard, mais que pour le moment, ça ne les concerne pas."


 

Du côté de Lionel Rubin, ne pas répondre aux questionnements d'un enfant pourrait instaurer une forme de tabou, "ça crée un interdit et ça le rend vulnérable". Il défend un outil qui répond, "sans jamais devancer les demandes".  

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