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Les étudiants de secondaire sont-ils bien préparés à l’université ? "Il y a encore beaucoup de choses à améliorer"

Dans le RTL Info 13h, Olivier Schoonejans a reçu Nicolas Van Zeebroek, vice-doyen de la Solvay Business School, l’école d’économie et de management de l’Université Libre de Bruxelles, pour refaire l’école.

Vous accueillez combien de nouveaux étudiants chaque année en première bachelier ?

"En première année, on a deux filières : les sciences économiques et l’ingéniorat de gestion, qui est le programme phare et classique de l’école, dans lequel on accueille au total 1.200 étudiants."

Que pensez-vous de leur niveau général quand ils arrivent chez vous ?  Sont-ils prêts ?

"Je pense que ce sont des étudiants qui sont, d’une part, extrêmement motivés. Il faut une bonne dose de motivation pour arriver à l’université et pour oser ensuite entrer dans une école comme Solvay avec la réputation qu’elle a. Et ce sont des étudiants dont le niveau est en moyenne tout à fait bon, qui ont envie d’apprendre et c’est le plus important car on fait tout avec ça. Mais dans un niveau parfois inégal, il ne faut pas se voiler la face."

Que faire alors ? Les incitez-vous à travailler plus ?

"Il y a deux éléments. Ce que nous pouvons faire avec les moyens dont on dispose, et malheureusement les universités francophones disposent de très peu de moyens par rapport à leurs voisins, c’est un certain nombre de choses en termes de remédiation, en termes d’accompagnement, de guidance, etc. On constate que les étudiants souscrivent eux-mêmes, ou pas, à ces aides qu’on leur propose. On a fait notre part du boulot, en quelque sorte. On ne peut pas en faire plus. Par contre, quelque chose qui est très important et qu’on dénigre parfois, c’est que les universités en général, et Solvay en particulier, ont un rôle extrêmement important à jouer d’ascenseur social, et donc de pouvoir offrir un accès très ouvert et très large aux études universitaires. Tout le monde est le bienvenu à Solvay, mais on ne parle parfois pas toujours de la contrepartie. Nous ne sommes pas un ascenseur social, nous sommes un escalier. Je pense que là, en termes de motivation, de travail personnel, il y a encore beaucoup de choses qu’on peut améliorer."

Vous attendez quoi de l’école qui vous amène des étudiants ?

"L’une des grandes difficultés, c’est la transition entre le monde du secondaire et le monde de l’université, et en particulier dans une école comme Solvay ou une université comme l’ULB. On laisse énormément d’autonomie à l’étudiant et donc il doit pouvoir lui-même décider de se prendre en charge. C’est clairement une difficulté à laquelle le secondaire ne prépare pas suffisamment, indépendamment du niveau de leur formation de base. Ce travail sur l’autonomie de l’apprentissage est très important."

Si vous vouliez changer une chose dans le monde de l’enseignement supérieur auquel vous appartenez, ce serait quoi ?

"La grosse difficulté, c’est le défi de l’internationalisation, donc d’arriver à rendre nos programmes à la fois compatibles et attractifs pour des étudiants étrangers, et en même temps que les gens que nous formons puissent trouver un travail en Belgique mais aussi à l’étranger. Ce travail-là demande la mise en place de nouveaux services, demande pour nous de passer par des accréditations. Tous ces processus sont extrêmement coûteux et on dispose de très peu de moyens. En contrepartie, le pouvoir public nous donne beaucoup de réglementations et nous impose beaucoup de contraintes administratives qui nous écrasent un peu sous une charge administrative. Si on devait changer quelque chose, je pense que ce qu’on serait extrêmement heureux d’obtenir, c’est une nouvelle relation avec nos gouvernements, qui soit moins dans la régulation, qui laisse un peu plus d’autonomie aux écoles et aux universités, mais qui, en contrepartie, soit plus proactive pour proposer des domaines dans lesquels on doit pouvoir faire des choses ensemble pour la Wallonie."

Si vous aviez une question à poser à Marie Martine Schyns, ministre de l’Education, ce serait quoi ?

"Qu’est-ce que vous allez prévoir dans le Pacte d’excellence pour, non seulement, harmoniser le niveau de formation, mais aussi pour intégrer de plus en plus le digital dans la formation depuis le primaire. C’est quelque chose dont nous pensons qu’il est urgent de s’en occuper."

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