Accueil Actu

Les Flamands sont-ils en train de racheter l’Ardenne?

De plus en plus de Flamands acquièrent une seconde résidence en Ardenne depuis le début de l'épidémie de coronavirus. Cela provoque une explosion des prix des maisons. Vincent Dumoulin, notaire à Érezée, s'est exprimé dans C'est pas tous les jours dimanche.

Les Flamands achètent de plus en plus de maisons en Ardenne, encore plus depuis la crise du coronavirus. Si nos voisins du Nord sont heureux de leur acquisition, il y a un impact pour les habitants de la région qui n’arrivent plus à acheter parce que les prix de l’immobilier flambent désormais. De 2019 à 2020, l'augmentation est de 37%. 


 

Comment expliquer ce phénomène?

"Les Flamands cherchent la tranquillité en Ardenne, une deuxième résidence ou un investissement. Ils achètent des grosses maisons de vacances qu'ils mettent en location et profitent en même temps de beaux paysages ici en Ardenne", explique Peter Van Zummeren, directeur d’agence immobilière à Vielsalm, dans C'est pas tous les jours dimanche. Il confie avoir doublé ses ventes en 2020 et confirme que c'est le coronavirus qui a été le déclencheur des ventes. "À partir du premier confinement en mars 2020, les gens des grandes villes, qui n'habitent pas à la campagne, veulent aller dans une deuxième résidence", précise l'agent immobilier. 

 
"Ca va devenir extrêmement difficile pour nos jeunes"

Cela pose-t-il un problème d'accès aux logements pour les habitants de la région? Vincent Dumoulin, notaire à Érezée, nuance. "Nos amis flamands ne viennent pas partout. Ils privilégient le nord de la province du Luxembourg. Ce n'est pas tellement loin de chez eux. En 1 h 30, on est là", détaille-t-il. "Ils ne viennent pas s'installer non plus dans des villes (...) mais effectivement, dès qu'on sort des centres urbains et qu'on arrive dans des campagnes, là effectivement, les prix s'envolent. Que ce soit pour les terrains à bâtir ou les maisons, ça va devenir extrêmement difficile pour nos jeunes", ajoute Vincent Dumoulin. 

Les demandes explosent

Maxime Léonet, bourgmestre de Daverdisse, explique qu'il n'y a plus de terrain dans sa commune. "Déjà avant le coronavirus, on avait un problème de disponibilité des terrains pour les jeunes ménages, car ils sont réservés pour une utilisation agricole ou que des familles les réservent pour leurs enfants et ne les lâchent pas", détaille le bourgmestre, précisant, lui aussi, que les demandes de permis d'urbanisme ou de construction ont explosé depuis le coronavirus. "En nouvelles constructions, on était à une dizaine par an en moyenne. Depuis le début de l'année, on a 30 demandes depuis le début de l'année ou dossiers en cours. C'est énorme", lance-t-il. 

Maxime Léonet dit chercher des solutions pour acheter des terrains et les mettre à disposition et faire des règlements particuliers, "mais ça va prendre du temps pour trouver une solution". 

À lire aussi

Sélectionné pour vous