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Les inondations vont-elles faire grimper nos primes d'assurance? Elio Di Rupo assure que non

Le ministre-président de la région wallonne était l'invité de Pascal Vrebos ce dimanche sur RTL-TVI. Elio Di Rupo a notamment été interrogé sur les inondations dans l'Est de la Belgique et leurs conséquences. Les Belges risquent-ils de payer plus cher leurs primes d'assurance suite au drame?

Pascal Vrebos: Vous l'avez dit, vous avez négocié avec les assureurs pas mal de millions. Mais j'imagine que les assureurs vont reporter cela sur nos primes à nous, tous les Belges, Wallons, Bruxellois et Flamands. C'est la solidarité.

Elio Di Rupo: Non non non. Ils ont suffisamment de bénéfices.

Pascal Vrebos: Ils vous l'ont dit? Ils vous l'ont juré?

Elio Di Rupo: Écoutez, soyons un peu sérieux.

Pascal Vrebos: Je suis sérieux.

Elio Di Rupo: Ils ont une limitation par une loi fédérale en cas de catastrophe naturelle de grande ampleur. Si je n'avais rien fait, si je n'avais pas négocié avec eux, ils n'auraient que, par la loi, remboursé à peine 20%. Il a fallu travailler. Nous en avons pour grosso modo, selon les estimations actuelles, 1,6 milliard d'euros. À peu près 610-615 millions par les assureurs, le reste, à peu près 1 milliard, par la région wallonne.

Les primes calculées sur les prix des matières premières et de la main d'oeuvre

À la mi-août, nous avions déjà évoqué cette question dans un article sur RTL INFO. Comme l’expliquait la porte-parole des assurances AG, Laurence Gijs, notre assurance habitation comprend depuis 2006 une prime "catastrophe naturelle" qui couvre plusieurs risques dont les inondations. Laurence Gijs rappelait qu’en 2016, notre pays avait également été confronté à d’importantes inondations. Il y en avait pour "plusieurs dizaines de millions d’euros dans le secteur", soulignait-elle. Pourtant, les assurances habitations n’avaient pas pour autant connu d’augmentation brusque au niveau de ses tarifs.

Il faut cependant s'attendre à une hausse des prix des assurances habitation. Celle-ci augmente régulièrement en fonction de plusieurs facteurs liés au coût de la construction. Ce dernier est mesuré par l'index ABEX et se base sur le coût des matières premières et de la main d'œuvre. "On ne va pas se baser sur ce seul événement pour adapter nos assurances", rassurait la porte-parole d’AG Assurance. "Il faut que les assurés soient indemnisés de manière correcte. Il faut en même temps que ça ne mette pas en péril les solvabilités des assureurs. Et pour ça, on va devoir travailler main dans la main avec les pouvoirs publics et voir ce qu’il y aura lieu de faire", ajoutait-elle.

Un risque mutualisé

Si les prix ne connaitront pas d’augmentation à cause des inondations, c’est notamment grâce à un risque mutualisé, avec une prime modérée pour tous et non pas une prime impayable pour les plus exposés aux risques. "Par rapport aux risques d’inondations, on a trouvé une formule en Belgique qui permet de plafonner les surprimes pour les personnes qui habitent un endroit qui est fort exposé aux inondations, en allant demander aux personnes qui sont moins exposées aux inondations de payer pour elles, expliquait Wauthier Robyns, le porte-parole d’Assuralia. Donc on a, en Belgique, mis en place une solidarité renforcée pour que cette garantie puisse être payable, y compris par les gens qui habitent à un endroit exposé."

Exception faite pour les personnes qui décident de construire dans des zones qu’elles savent inondables. "C’est à vous de convaincre un assureur d’accepter ce risque", insistait Wauthier Robyns.

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