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Les lingettes pour bébés sont-elles toxiques?

L'Agence nationale française de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) tire la sonnette d'alarme concernant les lingettes pour bébés qui, dans la majorité, contiennent du phénoxyéthanol, un conservateur autorisé mais qui selon l'agence française serait nocif pour les tout-petits.

L'agence sanitaire française (ANSM) recommande "à titre de précaution" de ne pas utiliser des lingettes pour bébés contenant du phénoxyéthanol, un produit conservateur, et demande un avis à l'Union européenne sur ce sujet, a indiqué vendredi à l'AFP une responsable de l'ANSM. "Il n'y pas d'éléments d'inquiétude mais juste une interrogation", faute de "données suffisantes" sur le degré d'absorption par la peau des bébés de cet éther de glycol largement utilisé dans l'industrie cosmétique, mais pouvant être toxique pour le sang et le foie, selon Brigitte Heuls, directrice des dispositifs médicaux thérapeutiques et cosmétiques de l'ANSM.

Recommandation

L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a lancé une évaluation de ce produit, dont le code chimique est EGPhE, pour son utilisation dans les produits cosmétiques, en particulier dans les lingettes nettoyantes pour bébés. Dans un rapport, l'ANSM a "recommandé" de ne pas l'utiliser "dans les produits cosmétiques destinés au siège" des enfants de moins de trois ans (essentiellement les lingettes), et aussi de limiter les concentrations de phénoxyéthanol pour les autres produits cosmétiques destinés aux enfants. Dans ce dernier cas, l'agence préconise de réduire la concentration maximale en phénoxyéthanol à 0,4%, contre 1% autorisé jusqu'à présent.

Le composant pourrait être interdit

Dans ce rapport, l'agence propose "d'interdire" l'usage du phénoxyéthanol "dans les produits destinés au siège" et d'en "restreindre la concentration dans tous les autres types de produits destinés aux enfants de moins de trois ans". En revanche, l'ANSM "ne juge pas nécessaire de modifier" la concentration maximum admise pour le reste de la population, fixée à 1%, la marge de sécurité paraissant "tout à fait acceptable", selon Mme Heuls.

Pas d'élément nouveau

Ce rapport, intitulé "Evaluation du risque lié à l'utilisation du phénoxyéthanol dans les produits cosmétiques", a été mis en ligne au cours des premiers jours de juin 2012 par l'ANSM, sans qu'elle en fasse grande publicité. A la même époque, l'agence "a saisi la commission européenne pour qu'elle donne les informations complémentaires" sur l'utilisation du phénoxyéthanol dans les produits cosmétiques pour enfants, et attend toujours une réponse de sa part, a précisé Mme Heuls. Passé largement inaperçu au moment de sa mise en ligne, le rapport de l'ANSM a été l'objet, ces derniers jours, de plusieurs articles sur des sites d'information sur internet, même s'il "n'y a absolument aucun élément nouveau", selon Mme Heuls.

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