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Les patients touchés par le Covid long seront mieux pris en charge: voici ce qui est mis en place

Si la plupart des patients guérissent rapidement du Covid, ce n'est pas le cas pour tout le monde. Les patients présentant un covid long (aussi appelé "Post-Covid" par  l'Organisation Mondiale de la Santé) seront mieux accompagnés, mieux pris en charge grâce à un trajet de soins spécifique. C'est ce qu'annonce le ministre fédéral de la Santé dans un communiqué. Selon Frank Vandenbroucke, ces changements doivent entrer en vigueur dès juillet.

Remboursements de soins

Les patients qui souffrent encore de différents symptômes liés au Covid trois mois après avoir contracté la maladie se plaignaient, à juste titre, de ne pas avoir accès à des soins coordonnés et adaptés. Dans un mois, ces patients pourront se voir rembourser la kiné, logopédie et/ou les soins psychologiques. Si nécessaire, ils pourront aussi être remboursé des prestations en diététique ou en ergothérapie. Un plan de traitement sera élaboré en collaboration avec le médecin généraliste, les prestataires de soins et le patient lui-même.

Les conditions pour être diagnostiqué

Pour etre diagnostiqué Covid long, il faut que des symptômes liés à une infection aiguë au Covid durent depuis au moins trois mois et qu'il n'y ait pas d’autre explication à ces symptômes comme la fatigue, des difficultés respiratoires et un dysfonctionnement cognitif. Enfin, tout cela a un impact clair sur la vie quotidienne du patient.

Le communiqué du ministre précise que des directives claires sur le diagnostic "devraient intervenir dans le courant du mois d’août".

Trajet de soins personnalisé

Pour les patients diagnostiqués du Post-Covid, les médecins généralistes pourront proposer un trajet de soins. "Et ce, dès 12 semaines après les premiers symptômes d’une infection aiguë au Covid-19 et/ou 12 semaines après un test positif au Covid-19", précise le ministre.

Le médecin pourra proposer des soins monodisciplinaires, c'est-à-dire un seul type de soins:

  • des soins de kinésithérapie : au-delà des 18 premières séances remboursées, le médecin généraliste pourra prescrire au patient encore 30 séances sur une période de 6 mois, et ce, sans ticket modérateur et sans suppléments ;
  • OU des soins de logopédie: partant d’un bilan sans ticket modérateur et sans supplément, 7 séances individuelles pourront être remboursées, également sans ticket modérateur et sans supplément;
  • OU des soins psychologiques: qui s’inscrivent dans le cadre de la convention des soins psychologiques de première ligne.

Ou proposer des soins pluridisciplinaires, c'est-à-dire un trajet qui inclut différents types de soins: kinésithérapeute, ergothérapeute, diététicien, logopède et/ou psychologue. "Dans ce cas, le médecin généraliste en collaboration avec les prestataires de soins de la première ligne concernés et le patient lui-même, établit un plan de traitement personnalisé et des objectifs sur mesure pour le patient", indique le ministre. Dans ce cas, un coordinateur de soins sera désigné, dont les prestations seront également remboursées.

Actuellement, 13.000 personnes sont concernées. L'entrée en vigueur du trajet de soins est prévu pour le mois prochain, en juillet. "Il s’il s’agit d’un travail qui devra encore être peaufiné au fur et à mesure que de nouvelles connaissances arriveront", a précisé le ministre. Budget prévu: 7 millions d’euros selon le ministère.

On va éviter l'errance médicale qui était présente jusqu'à présent

Suite à cette annonce, nous avons contacté Anne-Sophie Spiette. La porte-parole de l'association "Covid long, nous existons Belgique" se réjouit des mesures. "Maintenant qu'il y a un parcours de soins, on va éviter l'errance médicale qui était présente jusqu'à présent. Parce qu'on essaie de se soigner nous-mêmes pour le moment. On essaie tel, tel ou tel spécialiste, et ils ne sont pas tous nécessaires. Le fait d'avoir un parcours de soins précis avec un diagnostic précis à la base va permettre d'aller uniquement vers les spécialistes dont on a besoin", explique Anne-Sophie Spiette.

"Il y a des types de soins et des types de revalidation auxquels on n'avait pas du tout accès. Par exemple la revalidation pulmonaire, ou la revalidation fonctionnelle, ça c'est la kiné. On avait droit à 18 séances mais il en faut plus pour certains. Maintenant, il y a des codes Inami qui vont être débloqués et permettre d'ouvrir ça en fonction du patient, s'il en a besoin", précise encore Anne-Sophie Spiette.

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