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Les pharmaciens délivrent-ils trop facilement les médicaments sans prescription? La majorité ne pose pas les questions nécessaires

Une étude réalisée par Test-Achats prouve que les médicaments sont vendus trop facilement. Dans la grande majorité des cas, un client qui demande un sirop ou un antidouleur remarqué sur une publicité, l'obtient sans problème. Le pharmacien ou la pharmacienne est pourtant censé lui poser des questions pour s'assurer que le produit est adapté et lui convient.

L’association de consommateurs, Test-Achats a réalisé une enquête dans 96 pharmacies réparties, de manière aléatoire dans toute la Belgique.

Seuls deux pharmaciens sur 96 ont posé toutes les questions nécessaires, face à un patient qu’il ne connaissait pas et qui venait leur demander un médicament vu dans une publicité.

Plus de la moitié des officines ont donné sans sourciller le médicament demandé, alors qu’il sera sans effet sur les symptômes ou qu’il risque même de provoquer d’autres problèmes de santé.

Et à peine huit pharmaciens visités ont délivré un médicament approprié ou, lorsque le médicament n'était pas nécessaire, ont donné un simple conseil.

Nicolas Echement, le porte-parole de l’association pharmaceutique belge se dit "fort déçu par rapport aux résultats de l’enquête".

Les questions de base à poser

Les questions de base que le pharmacien est censé poser à un patient inconnu sont rappelées par Julie Frère, la porte-parole de Test-achats : Depuis combien de temps les symptômes sont apparus ? Quelles actions avez-vous déjà entreprises ? Prenez-vous d’autres médicaments ? Souffrez-vous d’une autre affection ?

"Ce sont des questions qui sont dans la formation normale d’un pharmacien et qu’on rappelle lors de la formation continue", pointe Nicolas Echement.

La publicité? Pas nécessaire, selon Test-Achats

La publicité pour les médicaments est aussi dans le collimateur de l’organisation de consommateurs. "Il n’y a aucune bonne raison d’avoir cette publicité. Si vous avez un problème de santé, il faut aller voir votre médecin", estime Julie Frère.

Jacques Leclair, médecin généraliste à Bruxelles, abonde dans ce sens : "Il est évident que l’on pousse les gens à la consommation. Les gens font confiance aux publicités et donc ils achètent. Un médicament ne se prend jamais sans un avis médical". Un médicament doit convenir à une maladie et à un patient déterminé.

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