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Les policiers sur leurs gardes face à l'augmentation des violences: "Ne jamais faire confiance à la personne que l’on a devant nous"

Un automobiliste en stationnement interdit a agressé 5 policiers hier à Molenbeek. Est-ce symptomatique d’un certain état d’esprit ? Les citoyens sont-ils plus agressifs qu’avant envers la police ? Pour Bertrand Caroy, le responsable du service de circulation routière de la zone de police boraine interrogé dans le RTL INFO 13H, la réponse est clairement oui.

"Je suis policier depuis 30 ans et j’ai vu une évolution qui n’est pas forcément positive. L’agressivité existe depuis longtemps mais pas à ce niveau. Maintenant régulièrement nous sommes confrontés à des personnes qui n’acceptent pas le fait d’être contrôlés, le fait que la police pose une question", a-t-il expliqué.

Au quotidien, "nous constatons que certaines personnes sont plus agressives une fois que la police procède à un contrôle alors qu’on est là simplement pour sécuriser nos routes et qu’on veut simplement constater si le véhicule est en ordre. Donc il faut simplement laisser faire les services de police. Pourquoi être agressif ? Ça on ne comprend pas", a-t-il ajouté.

"L’incident peut se déclencher à n’importe quel moment lors du contrôle. Que ce soit à la remise des documents ou à l’interpellation du véhicule", a-t-il détaillé. "Le conducteur a tendance à nous dire : ‘Je suis pressé, je n’ai pas le temps.’ Donc on doit quand même expliquer qu’on représente l’autorité. Donc on doit quand même procéder au contrôle. À ce moment-là la personne n’accepte pas et pour finir elle perd plus de temps à chercher l’incident que de nous montrer les papiers. Si le véhicule est en ordre la personne va partir de suite", a-t-il rappelé.

Ces agressions de policier ont aussi des conséquences sur ceux-ci : "Nous sommes formés justement à certaines techniques et on doit faire attention pour notre sécurité mais également la sécurité des autres", explique-t-il. Et pour ceci, une règle d’or : "Surtout, il ne faut jamais faire confiance à la personne que l’on a devant nous. Tant que le contrôle n’est pas terminé nous devons rester attentifs."

Un signe des temps, selon lui: "Avant la personne respectait plus l’autorité. Elle respectait son instituteur", etc. "Maintenant tout se perd. Vous le voyez même sur les réseaux sociaux. On a tendance à dire certaines choses, à lancer même certaines injures et ça c’est quelque chose qui n’est pas logique", regrette-t-il.

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