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Les 7 OPTIONS de Stéphane qui doit souvent aller à l'hôpital à Bruxelles mais aura un trop vieux diesel en 2021

Dans un an et trois mois, comment cet homme qui a subi une greffe de rein fera-t-il pour se rendre aux cliniques Saint-Luc ? C'est la question qu'il se pose alors qu'il est très attaché à sa voiture. Nous avons dressé une liste de 7 solutions, allant jusqu'à la plus extrême.

A 54 ans, Stéphane, habitant Limal dans le Brabant wallon, n'est pas épargné par les ennuis de santé. "Je suis toujours employé, mais je suis en maladie longue durée. J'ai subi une greffe de rein il y a trois ans", nous raconte-t-il après avoir contacté la rédaction de RTL INFO via le bouton orange Alertez-nous. Cette lourde opération lui impose des visites fréquentes dans un grand hôpital de la région bruxelloise. "Je dois me rendre régulièrement aux Cliniques universitaires Saint-Luc où j'ai été opéré. Au début, c'était 3 à 4 fois par semaine. Depuis c'est moins régulier, mais il y a eu des complications avec la greffe et entretemps, on m'a découvert d'autres pathologies", dit-il. En clair : Stéphane a de solides ennuis de santé, qui l'occupent à temps plein. "Depuis le mois de juillet, j'ai déjà dû me rendre 7 fois aux cliniques" compte le quinquagénaire qui déclare avoir du mal à se déplacer, et a le souffle court.

Problème : Stéphane roule avec une Opel Astra diesel de 2007. La norme: Euro 4. Dans un peu plus d'un an, le 1er janvier 2021, son véhicule sera donc "interdit" dans les 19 communes de la Région bruxelloise. Pas de chance, comme on peut s'en rendre compte sur la carte ci-dessous, les Cliniques Saint-Luc (Woluwe-Saint-Lambert) et leurs parkings sont situés juste en-deçà de la limite de la zone de basse émission (en mauve).

Quelles sont les solutions pour Stéphane ?

Ce sont sans doute les mêmes pour tous propriétaires de vieilles voitures diesel.

1. Il paie pour entrer dans la zone

La région bruxelloise autorise un véhicule proscrit à entrer dans la zone de basse émission huit jours par an. Mais il faut s'acquitter d'une somme de 35€ pour chaque jour, ce qui n'est pas donné pour une simple consultation à l'hôpital.

2. Il se gare juste au-delà de la zone puis va à pieds ou en transport en commun

Le parking le plus proche est celui de la station de métro Kraainem. Il est souvent complet selon Stéphane. Et payant, ce qui le contrarie : "Comme si mes frais médicaux n'étaient déjà pas assez élevés", peste-t-il. Précisons néanmoins que les deux parkings des cliniques ne sont pas gratuits non plus (mais ils sont juste en face). Du parking de Kraainem, deux options de transport se présente au Brabançon. Soit il marche 15 minutes, ce qu'il écarte d'emblée : "A pieds, de toute façon, je ne peux simplement pas le faire." Soit il prend le bus 79 qui le déposera juste devant l'entrée de l'hôpital.

3. Il prend les transports en commun

Un bus fait le trajet entre Wavre (le village de Limal fait partie de cette commune) et le quartier Roodebeek à Woluwe-Saint-Lambert, sait Stéphane. Il doit ensuite prendre un métro jusque la station de Kraainem située trois arrêts plus loin. Ensuite, on en revient au point 2.

4. Il s'achète une autre voiture

La situation financière de Stéphane, qui vit seul en appartement, n'est pas idéale. Il nous l'a détaillée mais ne souhaite pas qu'elle soit divulguée. Il estime en tout cas n'avoir pas les moyens d'acheter un véhicule plus propre. Mais surtout, il semble lui en coûter moralement de se séparer d'une voiture sans problème : "C'est une bonne voiture, j'ai fait des frais dessus, je l'entretiens correctement et je la passe au contrôle technique chaque année".

5. Il change d'hôpital

Si la voiture ne peut amener Stéphane à l'hôpital. Ne pourrait-on pas amener l'hôpital à lui ? En d'autres termes, ne peut-il se rendre dans un hôpital en Wallonie ? "C'est pratiquement impossible. je me suis fait opérer aux cliniques Saint-Luc, ils ont tous mes dossiers et je connais les médecins."

6. Il demande une dérogation

Stéphane peut soumettre son cas à la région bruxelloise et demander une dérogation via une page internet. Cette demande sera traitée dans les 69 jours qui suivent. Les dérogations obtenues sur demande sont valables 3 ans pour autant que les conditions du propriétaires et du véhicule ne changent pas.

7. Il devient hors-la-loi

Nous n'avons évidemment pas envisager cette possibilité avec Stéphane. Certains individus dans sa situation pourraient prendre le risque d'entrer quand même dans la zone de basse émission. S'ils se font prendre, le coup porté à leur portefeuille ne sera pas tendre.

L'infraction est punie d'une amende de 350 euros (avec au maximum une amende tous les trois mois)

Le contrôle du respect de l'interdiction est assuré par un réseau de caméras qui ont été progressivement installées sur l'ensemble du territoire de la région. Aujourd'hui, il y en a 230. D'ici la fin de l'année, il y en aura 300, précise Bruxelles Environnement.

Lors de la première année, en 2018, les autorités se montraient très tolérantes. Si un conducteur en infraction était identifié par une caméra avant octobre, il recevait un avertissement. Des amendes n'ont donc sanctionné une infraction que lors des trois derniers mois de l'année. En 2019, la période d'avertissement a été réduite à trois mois et uniquement pour les nouveaux véhicules concernés.

Voici les chiffres fournis par Bruxelles Environnement pour les avertissements et amendes. Ils ont évidemment augmenté entre 2018 et 2019 puisqu'il y a eu six fois plus de véhicules prohibés.

  • Nombre d’avertissements en 2018 : 1418
  • Nombre d’avertissements en 2019 : 6333
  • Nombre d’amendes en 2018 : 575
  • Nombre d’amendes en 2019 : 5503

Selon Bruxelles Environnement, les chiffres de 2018 démontrent que la menace d'une amende a été efficace. "Avant l’envoi des amendes, entre juillet et septembre 2018, on compte en moyenne 149 véhicules en infractions par jour. A partir de l’envoi des amendes, entre octobre et décembre 2018, ce sont en moyenne, 45 véhicules en infraction par jour. La part de véhicules en infraction a donc chuté de près de 70% entre le début et la fin de l’année 2018, avec un tournant au 1er octobre, date de début de l’envoi des amendes", explique Pauline Lorbat, la porte-parole. 

L'année prochaine, les "distraits" parmi les propriétaires des 65.000 nouveaux véhicules bruxellois interdits bénéficieront à nouveau d'une période de tolérance de trois mois, entre janvier et fin mars, au cours de laquelle ils recevront seulement un avertissement.


Exclure les deux grandes cliniques universitaires de la zone ?

En colère, sans solution qui le satisfasse, Stéphane juge que cette zone basse émission est "du racket environnemental", même si "ça part d'une bonne intention". Selon lui, ceux qui ont dessiné la carte n'ont pas réfléchi. Ils auraient dû en exclure les deux hôpitaux universitaires de Bruxelles (Saint-Luc et Erasme, tous deux localisés aux confins de la région bruxelloise, à la frontière avec la Flandre. "Rien n'est prévu pour les malades, c'est scandaleux", rumine-t-il.


Des effets sur la qualité de l'air perceptibles dès la première année

Selon Bruxelles Environnement, l'effet de la mise en place d'une zone de basse émission sur la qualité de l'air a été observé dès la première année (2018). La réduction des émissions d’oxydes d’azote (NOx) et de particules fines PM2.5 a été significative, assure l'organisme. "Entre juin et décembre 2018, les émissions provenant des voitures belges en circulation dans la région bruxelloise ont diminué de 4,7% pour les NOx et de 6,4% pour les PM2.5. Ces réductions sont plus élevées par rapport à l’évolution naturelle du parc. On peut donc affirmer que la LEZ a joué un rôle manifeste dans le cadre de ces réductions", avance la porte-parole.

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