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Logopède, Annick a décidé de ne plus être conventionnée pour facturer ce qu'elle veut: elle explique pourquoi

Dans un peu plus d'une semaine, la majorité des logopèdes pourra facturer des suppléments à leurs patients. En effet, seuls 4 logopèdes sur 10 seront à l'avenir conventionnés et donc obligés de respecter un tarif strict. Les autres ont refusé cette convention. Ils estiment que les honoraires imposés sont trop bas.

Nous retrouvons Annick à Namur ce samedi. Comme d'autres de ses collègues logopèdes, elle a décidé de se déconventionner. Elle pointe une charge de travail trop importante, trop peu de considération pour son métier pourtant si utile, et des rémunérations que le secteur juge trop faibles. "C'est un métier difficile, où on travaille toujours avec des patients en difficulté. On se forme beaucoup pour être à la pointe, et on n'est pas entendu. Que ce soit au niveau administratif ou au niveau des honoraires, il n'y a rien qui bouge", confie notre témoin.

Conséquence: six logopèdes sur dix font le même choix qu'Annick. Il y a quelques années, pratiquement tous les logopèdes étaient pourtant conventionnés.

Côté budget, qu'est-ce qui change pour le patient? Voici le calcul pour une consultation de 30 minutes chez un logopède conventionné pour un trouble classique:

  • 29,28 euros sont facturés
  • 23,78 euros sont remboursés
  • 5,50 euros sont réellement payés par le patient

Désormais, sans la convention, certains logopèdes vont décider d'augmenter leurs honoraires. Voici le calcul:

  • 33,40 euros facturés (ou plus)
  • 23,78 euros sont toujours remboursés
  • 9,62 euros sont réellement payés (ou plus si le logopède facture davantage)

On ne veut pas arriver à une médecine à deux vitesses

Nous avons contacté une représentante du côté des mutualités. "On commence à se rendre compte qu'on arrive aux limites du système. Donc on est en train de réfléchir, nous avec l'ensemble des mutualités, à faire évoluer ce système. Puisque la solution c'est de trouver des accords avec les prestataires sur des tarifs qui conviennent à tout le monde pour protéger les patients. On ne veut pas arriver à une médecine à deux vitesses", s'exprime Elisabeth Degryse, vice-présidence de la Mutualité chrétienne.

L'avis d'Annick sur la position des mutualités? "On a été patient longtemps, mais là ça suffit. Il faut que ça bouge, il faut que ça change", nous dit-elle.

Sur les 17.500 logopèdes du pays, seuls 11.500 exercent leur métier. Face aux difficultés du secteur, les autres ont décidé de se réorienter.

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