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Le président des associations de parents cote l'enseignement en Belgique : 6/10, parce que...

RTLinfo continue sa série "On refait l’école", à l’approche de la rentrée scolaire. Luc Pirson, le Président de la FAPEO (qui regroupe les associations de parents de l'enseignement officiel) est revenu dans le RTLinfo 13 heures sur le pacte pour un enseignement d'excellence et sur le manque de places dans les écoles.

Luc Pirson était l’invité du RTLinfo 13 heures. Il a répondu en direct aux questions d’Olivier Schoonejans. Voici la retranscription de son interview.

Olivier Schoonejans : Si vous deviez donner une cote sur 10 à l’enseignement actuel, vous donneriez combien ?

Luc Pirson : Je dirais 6. Parce qu'on est forcément positifs. On se projette en permanence sur l'avenir. On sait qu'il y a pas mal de choses à faire. Donc il y a pas mal d'espoirs, mais il y a beaucoup de choses à améliorer.

O.S. : Prenons un exemple, le fameux pacte d’excellence pour l’enseignement, dont on parle depuis plusieurs années. Vous n’avez pas peur que l’on gâche une occasion de réformer l’école en profondeur ?

L.P. : Il y a un risque. L’école n’est certainement pas un pari sur l’avenir. C’est un engagement, un devoir de la société envers les enfants. L’école est là pour les rassurer, leur donner un maximum d’outils, pour leur avenir de citoyen, d’adulte. Il y a pas mal de choses à améliorer. Il y avait ce processus, qu’on espère voir continuer, de pacte pour un enseignement d’excellence. C’est une démarche positive d’évolution, à laquelle les parents, des experts de l’enseignement et des syndicats ont été associés. Ce processus qui est annoncé pour durer 10-15 ans, on espère le voir continuer.

O.S. : En tant qu’association de parents, vous trouvez que les parents doivent prendre plus de place dans l’école ?

L.P. : C’est clair que les parents ont un mot à dire. Ils doivent être des partenaires avec l’école, avec les enseignants et les enfants. Les parents doivent être écoutés, ils ont un droit d’écoute. Et ils ont un moment et un lieu d’écoute qui s’appelle le conseil de participation. Des décisions importantes viennent d’être prises dans ce sens et dans le cadre du pacte pour un enseignement d’excellence. Il devrait se tenir au moins quatre conseils de participation sur l’année. C’est un moment qui réunit différents acteurs au sein de l’école : la direction, des enseignants, des représentants des enfants, des élèves, et des représentants des parents. Ce genre de participation est fortement attendu par les parents pour qu’ils puissent s’exprimer et se sentir pleinement acteurs dans l’avenir de leurs enfants, dans la façon d’avancer de l’école. Ce processus nécessite aussi des moyens : un conseil de participation qui se tient à des horaires où les parents eux-mêmes ont des difficultés pour se dégager parce qu’ils sont en plein travail, ce n’est pas évident. Il faut trouver le bon moment pour pouvoir réunir tous les acteurs. Il faut leur donner les moyens, des moyens d’information, dans un langage suffisamment clair pour tous les parents.

O.S. : Un autre problème de cette rentrée : le nombre d’enfants sans école pour la première secondaire. Ils sont plus de 700 à ne pas avoir de place dans une école de leur choix. Soit 422 de plus que l’année passée. Est-ce que c’est acceptable ?

L.P. : C’est inacceptable. C’est dramatique d’arriver à ce genre de situation. Quand on dit manque de place, on trouve encore des places. Il y aurait encore des places dans des "écoles poubelles", où l’investissement ne suit plus, où on ne fait plus de petits travaux depuis pas mal d’années. Des écoles qui n’attirent personne, qui ne se retrouvent pas dans les choix prioritaires des parents. Ce sont les dernières places dans lesquelles ont va essayer de caser ces enfants. Ce n’est pas une bonne option pour eux. Malgré tout, certains vont se retrouver obligés de rentrer dans des écoles qui ne correspondent pas à leur premier, deuxième ou troisième choix. Qu’est-il prévu pour accueillir ces enfants pour qui la rentrée sera sûrement plus pénible que pour d’autres. ? Ce sont aussi des choses très concrètes que la fédération des parents attend.

O.S. : Et si vous deviez poser une question à Marie-Martine Schyns, la ministre de l’éducation, vous lui demanderiez quoi ?

L.P. : Par rapport à toutes ses annonces d’évolution et de projection de l’école où c’était annoncé un processus de 10-15 ans, donc un processus qui va être continué par différents gouvernements, quelle est l’assurance qu’elle peut nous donner aujourd’hui que ces différents gouvernements vont continuer les changements initiés ?

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