Accueil Actu

Luca, 22 ans, poignardé à mort par l'ex-compagnon de sa mère: à partir de quand la police peut-elle agir pour des faits de harcèlement?

Le suspect dans la mort de Luca, 22 ans, avait déjà été inquiété par la justice, pour des faits de violence, à l'encontre de son ancienne compagne. La mère de la victime avait prévenu la police du "danger" qu'il pouvait représenter. Mais les plaintes n'avaient pas encore abouti. Alors, à partir de quand la police peut-elle, réellement agir contre les auteurs de faits de harcèlement ?

En 2018, Tiffanie a vécu un véritable drame. Frappée par son compagnon alors qu'elle était enceinte elle a perdu son bébé. Elle était à 8 mois de grossesse. Victime de violences conjugales et malgré l'emprise de son ancien compagnon, elle avait déposé plainte peu de temps auparavant. "Quand je suis entrée à l'hôpital parce que j'étais en plein hémorragie, la plainte n'avait toujours pas avancé. Monsieur n'avait toujours pas été convoqué, ni entendu. C'était comme si je n'avais rien fait", se souvient Tiffanie qui enchaîne"Lors de mon hospitalisation, mon ex-compagnon n'a été interpellé que 10 jours après. Pendant ce temps-là, il m'appelait et me menaçait d'importuner ma famille."

Une estimation complexe 

Maitre Vanardois a traité plusieurs dossiers dans lesquels un ancien compagnon devient harceleur ou même violeur. Ils sont ensuite convoqués et auditionnés. La justice doit évaluer la personnalité du suspect et le risque d'escalade dans la violence avant de prendre d'éventuelles mesures. L'avocate que tout dépend d'un ensemble d'éléments: "Le discours que la personne va tenir, son état d'esprit évidemment qui est apprécié par les policiers qui vont l'entendre, par le magistrat... Ils vont se faire une idée sur sa dangerosité potentielle. C'est toujours difficile à évaluer bien-sûr."

 Lorsque des risques particuliers sont établis à l'encontre d'une victime potentielle, des mesures structurelles peuvent être mises en place par les zones de police afin de tenter de réagir au plus vite lors de faits de ce type. Philippe Borza est le chef de corps de la zone de police Chatelet/Aiseau-Presles/Farciennes : "On a la possibilité de mettre en oeuvre certaines mesures, des possibilités pour les victimes de contacter rapidement les services de secours et qu'ils puissent grâce à une alerte envoyer les services de police le plus rapidement possible. Sans devoir palabrer ou solliciter des informations complémentaires." 

Bien souvent une audition à la police ou devant le juge accompagné d'un rappel à la loi décourage les auteurs. Le risque zéro n'existe pas. 

À lire aussi

Sélectionné pour vous