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Mardi des blouses blanches: cadence soutenue, stress, fatigue… Dans cet hôpital liégeois, on souffre à tous les étages

Deuxième mardi des blouses blanches aujourd'hui. Des actions du personnel soignant ont lieu dans plusieurs hôpitaux en Wallonie et à Bruxelles afin de dénoncer la cadence et les charges de travail auxquels ils sont soumis. Dans tous les services, la fatigue semble généralisée.

À l'hôpital Saint-Joseph à Liège, au galop, deux fois par semaine, Pierre visite tous les services. Il gère 400 infirmiers, aides-soignants et brancardiers.

Premier souci : le personnel malade. "On a à peu près 3 absents inopinés tous les jours sur l'ensemble des unités donc il faut se réorganiser dans l'unité-même, et de notre côté, essayer de trouver une personne pour remplacer", explique Pierre Omazic, adjoint à la direction des soins infirmiers.

Les patients sont plus nombreux, plus âgés, atteints de pathologies multiples et plus lourdes. Alors, avec une infirmière en moins dans le service, tout est plus compliqué.

"Les soignantes se retrouvent à faire plus de soins en moins de temps. Des fois, on est en effectif tout à fait normal et on est quand même débordées", note Serap Erdogan, infirmière en chirurgie orthopédique et vasculaire.

Aux soins intensifs, Pierre va à la rencontre de Paul, 37 ans d'ancienneté, qui constate que le travail a beaucoup changé.

"On arrive à faire des soins qui durent longtemps chez de patients qui, il y a 20 ans, étaient morts en deux jours, si je peux parler comme ça. Et donc, on arrive à avoir des soins qui sont beaucoup plus exigeants en termes de matériel, en termes de présence médicale et d'infirmière formée", note Paul Grosjean, infirmier en chef aux soins intensifs.


"Une certain ras-le-bol, une frustration"

Plus d'actes à poser et moins de temps pour le faire : le  constat fait l'unanimité. "Il y a des personnes qui sont en épuisement ou qu'ils s'absentent parce qu'il y a un certain ras-le-bol, une frustration, parce qu'elles n'ont plus l'impression, certaines fois, certaines journées, de ne pas avoir pu donner les soins comme elles auraient aimé", explique encore Pierre Omazic.

"J'ai l'impression, comme responsable, d'équipe que je vois un peu plus de gens qu'il y a longtemps qui prennent un 90% plutôt qu'un 100% parce que venir 20 jours sur 28, c'est vraiment très très fatigant", remarque l'infirmier en chef aux soins intensifs.

En gériatrie, le service est constamment sous pression, et là aussi, il y a des absents à remplacer. "C'est vrai qu'on ressent, on ne peut pas le nier, la charge de travail très importante et très lourde, mais on y arrive. On y va au jour le jour et ça va. On essaye", explique Séverine Lambilllotte, infirmière en chef en gériatrie

Prendre le temps de parle avec les malades, c'est au cœur de leur métier, et c'est de moins en moins compatible avec le planning des journées

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