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Un jeune migrant, accueilli par Virginie, décède en voulant rejoindre l'Angleterre: "Ils n’ont pas confiance en la Belgique" (vidéo)

En pleine crise de l’accueil des migrants, un aspect est souvent oublié: ces personnes qui cherchent par tous les moyens à rejoindre le Royaume-Uni se mettent souvent en danger sur les routes de notre pays.

La nuit de ce lundi 29 janvier 2018, un migrant a été tué après avoir été heurté par une voiture sur la E40 à hauteur de Jabbeke. Ce parking de Flandre occidentale est fréquenté par des migrants qui tentent de monter dans des camions à destination du Royaume-Uni. C’est pour déjouer ces tentatives qu’une opération policière était prévue ce lundi soir. Les migrants présents sur ce parking ont tenté de s’enfuir et l’un d’eux a été heurté par un véhicule. Le Ministre de l’Intérieur Jan Jambon a signalé que cela ne devait pas empêcher les policiers de poursuivre leurs actions.  


"C’est un risque incroyable mais c’est complexe"

Sur le plateau de "C'est pas tous les jours dimanche", Virginie Jacques, qui accueille des Soudanais chez elle depuis plusieurs mois, est venue témoigner sur la situation que vivent ces migrants. Il y a quelques semaines, elle a appris que l’un de ses hôtes était décédé après avoir essayé d’embarquer à destination du Royaume-Uni.

Dans un premier temps, elle avait pensé qu'il avait réussi à rejoindre l’Angleterre. "Je sais qu’il est monté dans un camion et que le chauffeur l’a fait descendre sur une aire d’autoroute. Mais avant que le véhicule redémarre, lui et un de ses amis sont montés sur le toit du camion. Il a finalement été déchargé avec un traumatisme crânien suite à un accident intervenu sur l'autoroute", raconte-t-elle. 

"Il a pris un risque incroyable mais c’est complexe", poursuit Virginie. "Traverser la Méditerranée sur un matelas pneumatique, c’est incroyable aussi, tout comme traverser la Libye. Cette dernière étape vers l’Angleterre ne paraît donc pas difficile. J’avais parlé avec ce jeune que j'ai hébergé pour lui conseiller de demander l’asile en Belgique mais il avait très peur d’être envoyé en Italie", précise-t-elle. Selon la convention de Dublin, un migrant, qui arrive en Italie et qui demande l’asile en Belgique, peut être renvoyé dans le premier pays dans lequel il a demandé l’asile. "Aujourd’hui, les migrants n’ont pas confiance en la Belgique et on ne saurait pas leur donner tort quand ils sont poursuivis systématiquement par la police. Et c’est une décision politique", souligne Virginie. 

Dans "C'est pas tous les jours dimanche", le sénateur et député bruxellois, Alain Destexhe (MR), a répondu que "si ce jeune avait suivi les règles légales de notre pays en demandant l’asile, il aurait immédiatement été hébergé, soigné, nourri et logé. Pour éviter les drames humains, il suffit que les migrants suivent cette procédure. Nous disons aux hébergeurs de les laisser entrer dans le système légal belge. Nous sommes dans un état de droit et nous devons savoir qui est dans le pays."

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