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Mireille voudrait bien que les parkings de la SNCB soient gratuits pour les usagers: voici la réponse de la société de chemins de fer

Mireille, dont la fille prend le train tous les jours de Verviers à Liège, voudrait que les parkings de la SNCB mis à disposition des usagers soient gratuits. "On paie déjà un abonnement de train, dit-elle. Alors payer en plus un abonnement pour pouvoir aller à la gare en voiture, ça non". La SNCB ne pourrait-elle pas offrir ce service à ses usagers? La société de chemins de fer répond.

Mireille ne comprend pas les calculs de la SNCB. Surtout en ce qui concerne les parkings près des gares. "Le prix pour le parking SNCB où ma fille est censée déposer sa voiture le matin est de 85,60€ par trimestre, soit 35€ de plus que son abonnement de train trimestriel !, s’insurge cette mère de 4 jeunes femmes, après nous avoir joints via notre bouton orange Alertez-Nous. Je trouve ça honteux et absurde. Comment voulez-vous encourager les gens à prendre le train si c’est si cher de déposer sa voiture à la gare ?", interroge Mireille, qui voudrait d’ailleurs que ce service soit offert aux usagers. "Les passagers de la SNCB devraient bénéficier de ces parkings gratuitement", estime-t-elle.

Que pense la SNCB de cet avis ? Nous l’avons soumis au responsable des parkings pour la SNCB, qui nous répond par la voix du porte-parole de la société de chemins de fer.


Pourquoi les parkings SNCB ne sont-ils pas tous gratuits ?

Aujourd’hui la SNCB compte plus de 550 parkings. La plupart (465) sont gratuits. Il s’agit souvent de parkings à ciel ouvert, non sécurisés. D’autres, sont couverts et/ou sécurisés et/ou comportent des infrastructures plus considérables, à l’image du récent parking contenant 2.000 places récemment inauguré à Louvain-la-Neuve. Alors pourquoi certains sont payants ? "Notre objectif premier est de lutter contre les voitures ventouses, éclaire Thierry Ney, porte-parole de la SNCB. C’est lorsque des automobilistes qui ne sont pas usagers du train utilisent les parkings près des gares et monopolisent les places réservés aux usagers. Il fallait donc trouver un moyen d’empêcher cela". Pour ce faire, la SNCB a donc privatisé certains de ses parkings et propose un prix plus avantageux aux usagers du train. A titre d’exemple, à Verviers, où la fille de Mireille prend son train, un usager paie son abonnement mensuel 32€ contre 66€ pour un non usager.

Mais dans ce cas, pourquoi ne pas avoir fait payer uniquement les non usagers permettant ainsi aux passagers de la SNCB d’en profiter gratuitement ? "Ce n’est pas la stratégie de la SNCB, répond le porte-parole. Nous garantissons des places libres aux usagers grâce à un prix différencié et nous réinvestissons les "bénéfices" engrangés dans des services à la clientèle. C’est un cercle vertueux".

Malheureusement, le prix avantageux ne l'est pas suffisamment aux yeux de Mireille. Résultat: sa fille ne prend plus son train à Verviers, où le parking est payant, mais bien à Nessonvaux, où les emplacements sont gratuits. "Là, le train passe bien moins souvent qu'à Verviers, donc ma fille part plus tôt le matin et rentre bien souvent plus tard", relève sa mère.

Comment les prix sont-ils fixés ?

Chaque parking payant a son propre tarif. Une journée au parking, pour un client SNCB, coûte, hors abonnement environ 7 ou 8€. Les abonnements d’un mois, trois mois ou un an sont plus avantageux. "Ca peut alors revenir à environ 1€ par jour, ce qui est très intéressant, comptabilise le porte-parole. Les tarifs évoluent en fonction des villes parce qu’ils sont fixés sur base des prix des parkings avoisinants". Pour Thierry Ney, il s’agit d’une bonne affaire : "Tous ces frais sont déductibles aux impôts, il faut le savoir", ajoute-t-il. Pas de quoi convaincre Mireille, qui continue de trouver cela trop cher "C’est à débourser en plus de l’abonnement de train qui lui, est raisonnable".

Où va l’argent récolté via ces parkings payants ?

"Le nouveau parking de Louvain-la-Neuve représente un investissement important pour la SNCB (environ 40 millions d'euros, ndlr), rappelle Thierry Ney, qui précise néanmoins que l’entreprise ne s’enrichit pas sur le dos des usagers de ces parkings payants. L’argent que nous recevons en retour via les abonnements de parking est totalement réinvesti en faveur du client, par exemple, dans l’aménagement de parkings à vélos. Nous investissons environ 2 millions par an rien que pour ces emplacements".


"Il est normal que les nouveaux parkings ne se remplissent pas tout de suite"

La SNCB semble sûre de son pari et compte continuer à investir. "En 2017, neuf parkings ont été aménagés".

Quant à ceux qui s’étonnent de constater que les nouveaux parkings ne sont pas totalement remplis et semblent même parfois déserts, la porte-parole répond qu’il s’agit en réalité d’une situation normale. "En général, il y a une projection qui est faite sur 10 ans, donc les premières années, le parking n’est pas rempli, c’est normal, explique-t-il. S’il se remplissait tout de suite, c’est que les estimations auraient été mal faites".

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