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Mobilisation des Russes et nouvelle menace nucléaire: faut-il s’inquiéter des déclarations de Vladimir Poutine?

Olivier Corten, professeur de droit international à l’Université libre de Bruxelles, analyse les dernières déclarations du président russe, dans le RTL INFO 13H. Il estime que Vladimir Poutine "est en train de changer de récit": « Auparavant, il disait qu’il défendait des Républiques libres, soi-disant indépendantes, dans l’est de l’Ukraine. Ce qu’il dit aujourd’hui, c’est que ces Républiques vont devenir des parties de la Russie et que dès lors ce qu’il fait, c’est se défendre lui-même, défendre la Russie en tant que telle. Là, il y a un changement de récit qui évidemment justifierait, selon lui, une augmentation de l’implication de la Russie, avec des hommes, mais aussi le cas échéant, avec l’utilisation de l’arme nucléaire".

Vladimir Poutine évoque à mots à peine couverts, l'utilisation de l'arme nucléaire. Faut-il s'inquiéter de cette nouvelle déclaration?

"Il faut toujours s’inquiéter quand on parle d’arme nucléaire", considère le professeur de droit international. "C’est une arme qui ne fait pas de distinction entre les civils et les militaires, qui est extrêmement destructrice. On l’a vu dans le passé quand elle a été utilisée à Hiroshima".

Pour Olivier Corten, c’est d’autant plus inquiétant que cette menace "est brandie pour défendre une annexion de territoires qui appartiennent à l’Ukraine. Les référendums, dont il a été question, n’ont aucune valeur juridique pour plusieurs raisons. D’abord parce qu’ils vont être tenus sous occupation et ensuite parce qu’en droit international, quand on parle d’auto-détermination, il y a toute une série de conditions qui ne sont pas remplies ici".

Selon le professeur, "la seule issue dans ce type de conflits, après tant de temps et de destruction, c’est de passer par la table de négociation". "C’est peut-être, ça c’est la vision optimiste, ce que cherche Vladimir Poutine, dans un contexte où les forces russes ne parviennent pas à gagner sur le terrain, d’essayer quand même d’obtenir une négociation. Et là évidemment, la carte nucléaire est peut-être ce qui lui reste dans son jeu", a conclu le spécialiste.

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