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Nos reporters se procurent un faux test PCR sur Snapchat pour 20€ : la police admet qu'il ressemble à un vrai, mais avertit des dangers (vidéo)

Pour voyager sans se faire tester, certains n'hésitent pas à se procurer de faux certificats sanitaires, à savoir des documents qui prétendent qu'ils ont effectué un test PCR dont le résultat est négatif. Plus de 230 personnes ont déjà été interceptées en Belgique avec ces faux documents qu'on trouve désormais aisément sur les réseaux sociaux. En témoigne la facilité avec laquelle nos reporters Benjamin Samyn et Emmanuel Tallarico s'en sont procuré pour RTLINFO.

Certains faussaires ont fait du test PCR (cet écouvillon que l'on enfonce dans le nez et qui permet de donner un diagnostic fiable concernant le covid 19) une spécialité. Ils proposent des documents parfaitement réalisés et n’hésitent pas à faire de la publicité par exemple sur le réseau social Snapchat. A l’aide de quelques mots clés liés au covid, nos reporters ont trouvé une vingtaine de profils, quasiment tous inactifs. Néanmoins, deux ont réagi et l’un d’entre eux a même répondu positivement à la demande formulée. Le faussaire exige alors simplement les coordonnées de la personne ainsi que 20 euros. "En recharge en ligne ou Paypal, mais entre proches uniquement", spécifie le faussaire.

La police: "Ce test négatif a l'air tout à fait vrai" 

Après le versement, le test parvient par mail. Nos reporters l'ont imprimé et soumis à la police fédérale. C'est elle qui se charge de contrôler ces attestations à l'aéroport. D’après son porte-parole, l'attestation ressemblante à s'y méprendre à un un véritable document. "Le PCR est un document qui émane des laboratoires et celui-ci a l'air tout à fait vrai, admet Regis Kalut, porte-parole de la police fédérale. Il y a de petites vérifications faciles à faire en première ligne et si le policier a un doute sur l'authenticité de l'attestation, dans ce cas-là, les vérifications peuvent être plus approfondies. Il y a alors de grandes chances de se faire coincer".

A l'étranger aussi, le problème existe : en Serbie, ils falsifient les codes QR

A l’heure actuelle, réaliser ce type de documents est à la portée des faussaires en Belgique et au niveau international. "C'est bien pire dans d'autres pays, explique Axel Legay, professeur de cybersécurité à l'Université catholique de Louvain (UCLouvain). Par exemple, on sait qu'en Serbie, ils utilisent un code QR et des hackers créent des codes QR qui renvoient vers de faux sites de laboratoires. Un professionnel peut les détecter, mais ça prend un certain temps".

"Snapchat ne communique pas avec les autorités policières"

Les trafics de faux documents sur certains réseaux se multiplient et les autorités peinent à les contrer. Sur Snapchat, nos reporters ont ainsi pu également se procurer un certificat médical pour un congé maladie de 15 jours pour 15 euros. "Une société comme Snapchat ne communique simplement pas avec les autorités policières, déplore Jonathan De Taye, avocat pénaliste. Les utilisateurs de Snapchat se cachent derrière des pseudos ou adresses électroniques. Il est pour ainsi dire presque impossible d'identifier un utilisateur anonyme de Snapchat".

Concernant les tests PCR, la situation va évoluer avec le pass européen qui devrait uniformiser la collecte des données et le processus d’authentification du certificat.

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