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Vers la fermeture de certains secteurs ? "Il faut tailler des mesures qui permettent de limiter l'intensité des contacts", estime Yves Van Laethem

Un Comité de concertation aura lieu vendredi à 8h, a annoncé le Premier ministre Alexander De Croo jeudi à la Chambre. Celui-ci se penchera sur la situation sanitaire, alors que les contaminations au Covid-19 ont atteint lundi un chiffre record depuis le début de la pandémie avec 23.621 cas. Le regard sera néanmoins tourné vers les hospitalisations et les occupations en soins intensifs.

Cette réunion se tiendra à peine une semaine après le dernier "codeco" à l'issue duquel les ministres des différents niveaux de pouvoir avaient convenu de se revoir... l'année prochaine. Cela signifie-t-il que les mesures prises lors du dernier codeco n'étaient pas assez fortes ? "C'est à la fois la conséquence de mesures qui étaient effectivement taillées un peu trop courtes et la conséquence d'un impact plus important encore que les experts ne le pensaient du variant delta", explique Yves Van Laethem au micro de Bel RTL. Des fermetures ne sont pas envisagées. "Je ne pense pas qu'on va devoir fermer sauf peut-être des secteurs bien précis. Je pense que pour le reste, il faut tailler des mesures qui permettent de limiter l'intensité des contacts sans supprimer l'activité et sans supprimer les plaisirs que nous avons pour l'instant", précise-t-il.

On peut limiter par exemple par des horaires la possibilité d'avoir des contacts

Quels sont donc les secteurs prioritaires ? "Ce sont les secteurs où l'on a beaucoup de contacts. C'est à la fois à l'école mais aussi dans l'emploi, dans le secteur des loisirs. On peut limiter par exemple par des horaires la possibilité d'avoir des contacts éventuellement plus intenses dans un moment de la journée comme le soir", a répondu Yves Van Laethem. Pour l'épidémiologiste, des mesures doivent être prises dans les jours à venir si l'on veut diminuer la courbe des contaminations. "Dans deux-trois semaines, les hôpitaux seront probablement quelque part à 800 ou 1000 lits d'occupation aux soins intensifs. Je pense qu'on peut encore limiter la courbe à ce niveau là si l'on prend des mesures", a-t-il affirmé.

La politique de test pourrait aussi changer. Aujourd'hui, quand une personne a un contact à risque, elle doit effectuer un test le premier jour et un autre le septième jour. Cela pourrait être modifié. La personne avec un contact à risque pourrait n'effectuer qu'un seul test le cinquième jour. Il s'agirait donc de passer de deux tests à un test pour les cas contacts. "Cela est faisable mais cela demande une implication de la personne qui pendant le temps entre le contact à haut risque et le temps du début des symptômes jusqu'au moment où elle a le résultat doit être en quarantaine. Il faut qu'elle soit bien comprise et bien expliquée et soit aussi remboursée sur le plan professionnel pour ne pas avoir de pertes de revenus", a expliqué Yves Van Laethem. "Si la personne fait la même chose que ce qu'elle faisait avant, ça n'a pas de sens car sinon elle peut transmettre le virus à la communauté. Il faut assortir cela de mesures où l'on convainc la personne. On doit aussi lui permettre de se retirer partiellement de la vie active d'un point de vue financier", ajoute-t-il.

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