Accueil Actu

Père Fouettard banni de Facebook et Instagram: "Il y a des résistances contre ce changement", explique cette sociologue

Le Père Fouettard est désormais interdit de réseaux sociaux. Les photos et les vidéos de ce compagnon de Saint Nicolas sont bannie de Facebook et d'Instagram. Une demande de plusieurs associations qui estiment qu'il perpétue des stéréotypes discriminatoires et blessants. Comment cette interdiction va-t-elle être mise en place?

Des visages blancs peints en noir au nom de l’humour ou du folklore. Plus communément appelée "blackface", cette pratique est désormais bannie de Facebook et Instagram.

"Dès qu'on voit apparaître dans son fil d'actualités une image du Père Fouettard, on peut la signaler. Ce sont alors des modérateurs qui vont analyser l'image et décider de la supprimer", explique Mathieu Tamigniau, notre journaliste spécialisé dans les nouvelles technologies.

Les utilisateurs récidivistes pourraient même voir leur compte supprimé. Dans un communiqué, Facebook pointe notamment du doigt le Père Fouettard et les stéréotypes qu’il véhicule. "Dans le monde entier, le blackface fait partie d'une histoire continue de déshumanisation et de déni des droits civils", peut-on lire.

Un constat particulièrement ancré dans le folklore belge, et étroitement lié au passé colonialiste du pays.

"Il y a des résistances et des contestations, qui durent depuis de nombreuses années, et cette pratique est persistante. Il y a des résistances contre ce changement", explique Véronique Clette-Gakuba, sociologue à l'Université Libre de Bruxelles (ULB).

Des résistances à la fois populaires, et politiques. Mêlées, selon cette sociologue, à une forme de déni. "Il y a cette difficulté à faire entendre que le dénigrement par des images caricaturales a des effets sur les personnes noires en Europe en terme de discrimination au logement, à l'emploi... mais aussi au niveau psychologique par rapport à l'image qu'on peut avoir de soi", ajoute-t-elle.

L’initiative virtuelle du géant Facebook est une étape. La prochaine, pour Véronique Clette-Gakuba, serait la mise en place d’une réelle législation contre cette forme de racisme. 

À lire aussi

Sélectionné pour vous