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Pourquoi rendre le masque obligatoire maintenant? Sophie Wilmès s'explique sur la décision

Le comité de concertation, qui rassemble le gouvernement fédéral et les entités fédérées, a décidé jeudi soir d'élargir l'obligation du port du masque à partir du 11 juillet, notamment aux magasins. La Première ministre Sophie Wilmès s'est expliquée sur les raisons de cette décision lors d'une communication avec la presse ce vendredi midi.

"Nous avons reçu deux avis hier (ndlr: jeudi). D'abord du conseil supérieur de la santé. Et puis un avis du GEES (ndlr: le groupe chargé de la stratégie de sortie du confinement). Tous les deux étaient unanimes sur le thème de: il faut obliger le port du masque dans certaines circonstances, dans certains endroits. C'est ce que nous avons directement décidé", a déclaré Sophie Wilmès au micro de nos reporters Mathieu Col et Thomas Decupere.

Notre journaliste lui a alors demandé si ces recommandations n'avaient pas déjà été faites auparavant. "Non, ce n'était pas le cas. Les experts n'étaient pas unanimes sur la question. Le conseil supérieur de la santé ne s'était pas exprimé dans ce sens. Ni même le GEES dans leurs rapports", a réagi la Première ministre.

Notre journaliste lui a alors demandé si cela ne pouvait pas paraître "étrange" qu'au cœur de la crise il n'y avait pas d'obligation de port du masque, et que maintenant que les chiffres sont en baisse cette obligation est décidée. "Vous aurez oublié quelque chose, c'est qu'au cœur de la crise nous étions en confinement. Donc nous n'étions pas censés être en contact permanent avec les uns et les autres. Je rappelle aussi que la règle qui consiste à respecter les distanciations sociales reste d'application et est fondamentale. Le masque vient au-dessus de cette règle-là. Vous aurez constaté aussi qu'on a repris de plus en plus de libertés, il y a de plus en plus de gens qui se côtoient. C'est une bonne chose, alors c'est peut-être justement le moment de mettre le masque".

L'objectif, c'est quoi? Avant de préparer une deuxième vague, c'est d'éviter la deuxième vague

Dans la suite de l'interview, Sophie Wilmès a déclaré (voir ci-dessous) que la décision pourrait changer en fonction de l'évolution de la situation. Pourtant, les chiffres actuels indiquent une stagnation dans le nombre de nouvelles infections (comme l'a précisé Yves Van Laethem à notre micro, voir le lien en bas de l'article).

Mais si les chiffres ne sont pas inquiétants, pourquoi renforcer les mesures? "Les chiffres sont très bons parce que c'est la conséquence de toute une série de mesures que nous avons prises. Nous savons très bien que les chiffres sont maintenant en train de stagner. Nous ne sommes plus en phase descendante. Ils pourraient remonter. L'objectif, c'est quoi? Avant de préparer une deuxième vague, c'est d'éviter la deuxième vague. Et quand les experts nous disent qu'une manière d'éviter la deuxième, c'est évidemment de continuer à respecter les règles actuelles, mais de rajouter le port du masque dans certains lieux. Eh bien nous nous y plions parce que nous voulons absolument éviter cette deuxième vague", a réagi Sophie Wilmès.

On compte sur la bonne intention, la volonté de la population

Le port du masque sera imposé dans les magasins et les centres commerciaux, dans les cinémas, les salles de spectacle ou de conférence, les auditoires, les lieux de culte, les musées et les bibliothèques.

Mais comment assurer le respect de cette règle? Nous avons interrogé la Première ministre. "On compte sur la bonne intention, la volonté de la population de faire bien les choses. Faire bien les choses pour lui-même d'abord, mais aussi et surtout pour les gens qui l'entourent. Les gens qu'il apprécie mais aussi les gens autour de lui. Jusqu'à présent, on a quand même constaté que la population en Belgique avait à coeur de suivre les règles. Donc ce ne sera pas différent je pense aujourd'hui. Il faut savoir aussi que toute règle est accompagnée de sanctions possibles. Si c'est nécessaire, des sanctions seront nécessaires", a déclaré Sophie Wilmès.

L'obligation pourra-t-elle évoluer et être imposée dans d'autres lieux? "Bien entendu que oui. Je l'ai toujours dit. En fonction de l'évolution épidémiologique de notre pays, nous devrons prendre ou pas des mesures supplémentaires. Et si nous devons les prendre, nous les prendrons", a indiqué la Première ministre.

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