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Pour le patron d'Engie, la sortie du nucléaire ne peut pas être repoussée après 2025: "On n’improvise pas avec la sûreté nucléaire"

Thierry Saegeman est l’administrateur-délégué d'Engie-Electrabel. Il était l’invité du 7h50 au micro de Fabrice Grosfilley et a abordé la question de la sortie du nucléaire en 2025. Pour lui, il est désormais trop tard pour faire machine arrière. Des investissements importants ont été engagés pour le démantèlement de Doel 4 et Tihange 3.

La sortie du nucléaire est un dossier qui n’a pas fini de faire parler de lui. D’ici 2025, nous devrions normalement en avoir fini avec les centrales nucléaires mais cela ne met pas tout le monde d’accord. Ce jeudi matin, Thierry Saegeman, l’administrateur-délégué d'Engie-Electrabel, s’est exprimé sur la question sur les ondes de BEL RTL. Il était l’invité de 7h50 au micro de Fabrice Grosfilley. Et pour lui, il n’est plus possible de revenir en arrière. "Ce message, on le porte depuis plus de 2 ans. Il fallait décider avant fin 2020 pour prolonger les centrales nucléaires après 2025", a-t-il insisté.

Cette analyse réalisée par l’opérateur électrique a été partagée auprès de tous les politiciens. "Nous avons développé notre argumentation au parlement fédéral", dit-il. Et la prolongation de Doel 4 et Tihange 3 constitue un grand nombre d’obstacles à franchir, tant juridique, technique que réglementaire. "Si on additionne tous ces obstacles, il fallait commencer fin de l’année dernière à entamer ce projet parce que c’est un calendrier incompressible de 5 ans, affirme le CEO d’Electrabel. Faire tout ça en si peu de temps, c’est impossible."

On n’improvise pas avec la sureté nucléaire, les centrales ne peuvent pas être la roue de secours d’un système énergétique

Pour Thierry Saegeman, il n’est pas question d’improviser en matière de centrales nucléaires. "On parle d’un cadre très strict de la sureté nucléaire. On n’improvise pas avec la sureté nucléaire et les centrales ne peuvent pas être la roue de secours d’un système énergétique."

Prolonger ces deux centrales représente un investissement d’un milliard d’euros. "Nous ne pouvons pas engager les moyens financiers ni inhumain pour préparer tout cela si à la fin de cette course infernale contre la montre nous ne sommes pas en mesure de réaliser les travaux, poursuit-il. Et après cette soi-disant prolongation, pour nous, le travail sur les centrales ne s’arrête pas. Au contraire, nous devons entamer la mise à l’arrêt et les préparatifs pour le démantèlement. Ce qui, ensemble, est déjà un programme titanesque à réaliser. Nous avons besoin de beaucoup de personnes et de beaucoup de moyens", développe le patron d’Engie-Electrabel.

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